Cabaret : près de 3 000 déplacés internes après des attaques armées, selon l’OIM

À la suite de l’attaque armée du 11 septembre 2025 à Labodrie, localité de Boucassin, première section communale de l'Archaïe (Ouest), près d’une cinquantaine de personnes ont été tuées et plusieurs maisons incendiées. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 3 000 personnes ont dû fuir la zone.

Les violences armées continuent de provoquer des déplacements massifs dans le département de l’Ouest. Le jeudi 11 septembre 2025, des individus lourdement armés ont attaqué la localité de Labodrie, située dans la première section communale de Boucassin, à Cabaret. Selon des témoins, les assaillants ont pris d’assaut la zone en incendiant plusieurs maisons et en exécutant froidement des habitants.

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) fait état de près d’une cinquantaine de morts, dont des femmes et des enfants. Des blessés ont également été recensés, tandis que la panique a poussé la population à fuir massivement vers des zones voisines.

Dans son dernier rapport, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait état d’environ 2 912 personnes déplacées, soit 579 ménages. La majorité (72 %) a trouvé refuge dans la commune voisine de l’Arcahaie. Parmi elles, 62 % ont été accueillies par des familles hôtes, tandis que 38 % se sont installées dans quatre nouveaux sites spontanés, tous établis dans des écoles.

La Primature a réagi à travers un communiqué publié daté du lundi 15 septembre. « L’État mobilisé contre la terreur des gangs », annonce la Primature. Le gouvernement affirme avoir convoqué d’urgence le Haut commandement de la PNH et assure avoir donné des instructions fermes pour sécuriser la zone, traquer les bandes armées responsables et porter assistance aux familles victimes.

« Ces criminels, qui s’en prennent lâchement à des familles entières, ne triompheront pas : la République ne cédera jamais face à la barbarie », insiste le communiqué de presse.

Selon le RNDDH, ces attaques seraient survenues en représailles après la mort de leur chef, Vladimir alias Vlad, abattu le 7 septembre par la Police nationale d’Haïti (PNH). Les habitants ont été accusés d’être des informateurs.

Cependant, face aux promesses du gouvernement, de nombreux résidents restent sceptiques, rappelant que d’autres promesses similaires avaient déjà été faites après des attaques tout aussi cruelles, sans que la situation sécuritaire ne s’améliore.

La Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM précise qu’elle continue de surveiller la situation et publiera de nouvelles mises à jour. Ces mouvements de population illustrent l’ampleur de la crise sécuritaire et humanitaire qui frappe de plein fouet la commune de Cabaret et ses environs.