"Nous Sommes Noyés" : La Tempête Byron Transforme Gaza en Bourbier Mortel

La guerre n'était pas suffisante ; il a fallu que le ciel s'en mêle. La tempête Byron, qui balaie la Méditerranée orientale depuis 48 heures, a provoqué une catastrophe humanitaire secondaire dans la bande de Gaza, tout en paralysant une partie d'Israël.

Le Désespoir des Camps

Selon l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), près de 795 000 Palestiniens déplacés sont actuellement en danger critique d'inondation. Les images provenant de Deir al-Balah sont insoutenables : des rivières d'eaux usées et de boue traversent les camps de tentes, emportant les maigres possessions des réfugiés.

"Nous sommes noyés. Je n'ai plus de vêtements à mettre et nous n'avons plus de matelas", témoigne Um Salman Abu Qenas, une mère de famille déplacée. Le froid mordant aggrave la situation, alors que l'aide humanitaire, bloquée par les restrictions militaires, peine à fournir bâches et vêtements chauds.

Inégalités face à la Nature

En Israël, la tempête a également fait des victimes. Deux personnes sont décédées d'hypothermie, dont un homme retrouvé inanimé dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem. Mais la tempête a surtout mis en lumière les fractures sociales : dans le désert du Néguev, 30 000 Bédouins vivant dans des villages non reconnus par l'État affrontent les éléments sans électricité ni abris solides, totalement abandonnés des plans d'urgence nationaux.

Byron n'est pas qu'un phénomène météo ; c'est un révélateur brutal de la vulnérabilité humaine dans une région brisée par le conflit.