Haïti/Crise: Un Conseil présidentiel ou la Cour de Cassation, le maintien de Ariel Henry jusqu’aux élections…», la proposition des alliés du pouvoir
Haïti/Crise: Un Conseil présidentiel ou la Cour de Cassation, le maintien de Ariel Henry jusqu’aux élections…», la proposition des alliés du pouvoir
Des alliés du pouvoir tentent encore de mettre le premier ministre Ariel Henry au menu des discussions pour résoudre la crise. Dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction ce samedi 9 mars 2024, des membres de l’accord du 21 décembre proposent, « l’envoi en toute urgence d’une force d’assistance ponctuelle, la mise en place d’un conseil présidentiel ou l’installation du président de la Cour de Cassation pour assurer la Présidence Provisoire, le retour ainsi que le maintien du premier ministre Ariel Henry jusqu’aux élections... ». Dans la foulée, ces derniers dénoncent les velléités des gangs de s’emparer du pouvoir.
D’entrée de jeu, des signataires de l’accord du 21 décembre dénoncent la situation qui sévit dans la région métropolitaine de Port-au-Prince marquée par l’exaction des gangs, avec « un État en pleine décomposition, des forces de l’ordre incapables de garantir et d'assurer la sécurité des vies et des biens, malgré les efforts courageux consentis jusque-là ».
« Des gangs armés, protégés, et manipulés par de puissantes mains, font régner la terreur et la mort sur l'ensemble du territoire. Ils détruisent l'économie du pays, violent, kidnappent, rançonnent, massacrent et libèrent de la prison de redoutables criminels », s’indignent-ils.
Compte tenu de la situation actuelle, ces signataires du 21 décembre préconisent, comme solution, « l’envoi en toute urgence d’une force d’assistance ponctuelle; le déploiement de la force multinationale de soutien à la sécurité; la mise en place d’un conseil présidentiel de 5 membres ou l’installation du Président de la Cour de Cassation pour assurer la Présidence Provisoire; le retour rapide du Premier Ministre Ariel Henry au pays et son maintien jusqu’à l’installation des nouveaux élus. »
Ces alliés du pouvoir estiment que les « 2 chefs de l'Exécutif doivent s'évertuer à travailler dans un esprit d'harmonie pour le bien de la patrie commune, et, qu'aucun d'eux ne pourra apporter un quelconque changement à l'Accord tel que convenu ».
Ils optent ainsi pour « la formation d'un Gouvernement d'Unité Nationale qui aura pour mission entre autres: de prendre toutes les dispositions nécessaires pour créer, dans les meilleurs délais, un climat sécuritaire sur l'ensemble du territoire national; mettre sur pied un CEP non partisan, formé de personnalités notoirement connues pour leur compétence, leur sérieux, leur intégrité et susceptibles de recueillir la confiance des parties; conduire le processus de réforme constitutionnelle; réaliser les élections dans un délai raisonnable et dans un climat propice à une saine compétition. »
Les membres de l’accord du 21 décembre fustigent par ailleurs le comportement des bandits armés qui « ambitionnent de s'emparer de la direction politique du pays ». Les alliés du premier ministre Ariel Henry se demandent pourquoi ces derniers devraient être « récompensés », alors qu’ils posent des actes de « terrorisme » en s’attaquant à « l’aéroport, aux centres carcéraux, causant l'évasion de plusieurs milliers de prisonniers. »
Ils s’en prennent aussi aux « élites (qui) n'ont pas pu dépasser leur ego afin de trouver l’énergie nécessaire pour ensemble construire l’impératif barrage face à cete descente aux enfers. »
« Malgré les appels au dialogue du Premier Ministre Ariel Henry pendant les 30 derniers mois, malgré les nombreuses concessions consenties par le gouvernement et ses alliés, la lute pour le contrôle effectif et clanique du pouvoir a empêché l’émergence de toute solution consensuelle à la résolution de la crise », regrettent les alliés du chef du gouvernement.
L’international n’a pas été épargné dans ce communiqué.
« Les appels du gouvernement dirigé par le premier Ministre Henry à la communauté internationale pour obtenir son soutien en vue de faire face à cete situation d'insécurité grandissante qui menace l'existence même de notre Nation, n'ont reçu jusqu'ici, que des promesses qui viendront trop tard ou qui ne viendront jamais. », critiquent les signataires de cette note de conjoncture, indiquant qu’en dépit de tout, la population haïtienne attend impatiemment l’arrivée de la mission multinationale de soutien à la sécurité MMSS.
« Serions-nous en phase de voir consacrer la victoire des gangs sur la démocratie, la justice et l'état de droit ?
Serions-nous en phase de voir réduire la Nation haïtienne en une République paria livrée à la direction des gangs ?
Serions en phase de voir des politiques se servir de la terreur des gangs pour se débarrasser de leurs adversaires afin d'assauter au pouvoir ?
Serions-nous en phase de nous voir imposer le verdict des gangs ? », telles sont des questions posées par Me André Michel, Edmonde Supplice Beauzile, Marjory Michel et d’autres alliés du premier ministre Ariel Henry, s’adressant à l’international.
« Nous, membres de l'Accord du 21 décembre, réitérons notre position pour le dialogue qui doit conduire à une gouvernance inclusive. Nous estimons qu'il est important et urgent de rechercher et de trouver une solution commune, sans exclure aucun groupe, aucun secteur, pour sortir le pays de cete crise qui le menace jusque dans ses fondements », déclarent ces tenants de l'Accord du 21 décembre qui croient qu'un accord large et inclusif doit être trouvé entre les parties haïtiennes dans les plus brefs délais.
Edmonde Beauzile (Fusion), André Michel ( SDP), Sorel Jacinte (Inite), Marjory Michel (SDP/Platfòm Fanm Angaje), Gerald Gilles (NOULHA), Genard Joseph (Vérité), Kenol Mathieu (Veye Yo), Paul Denis (INIFOS), Eddy Jackson Alexis (ARN), Fils Aime Ignace St Fleur(PNN), sont parmi les personnalités signataires de cette note de conjoncture, des alliés du pouvoir qui restent encore attachés « au premier ministre Ariel Henry, invité à des rencontres internationales, (qui) semble être retenu à l'étranger et n'a pu jusqu'à présent rentrer au pays. »
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