Au moins 45 morts dans une frappe sur un camp de déplacés à Rafah

Au moins 45 morts dans une frappe sur un camp de déplacés à Rafah

May 27, 2024 - 10:10
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Au moins 45 morts dans une frappe sur un camp de déplacés à Rafah

(Rafah) Le ministère de la Santé à Gaza a fait état lundi de 45 morts dans une frappe israélienne nocturne ayant mis le feu à des tentes occupées par des Palestiniens déplacés dans un camp à Rafah, une attaque qui a suscité des condamnations à l’étranger.

En Israël, l’armée a dit dimanche soir avoir ciblé à l’aide de « munitions précises », deux hauts responsables du Hamas, « des cibles légitimes au regard du droit international », et qu’elle enquêtait sur les informations faisant état de civils tués dans un incendie. Le gouvernement a dit lundi examiner les faits concernant cette frappe qu’il a qualifiée de « grave », assurant qu’Israël cherchait à « limiter les pertes civiles ».  

L’attaque à Rafah, où Israël a lancé des opérations au sol le 7 mai en dépit des inquiétudes exprimées au sein de la communauté internationale par crainte pour la population civile dans cette ville surpeuplée, a été dénoncée notamment par l’Égypte et le Qatar, médiateurs dans les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre dévastatrice déclenchée il y a bientôt huit mois.

« Afflux de blessés »

La Défense civile palestinienne a fait état de nombreux corps « carbonisés » dans un incendie qui a ravagé le camp de déplacés de Barkasat, géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dans le nord-ouest de Rafah.  

« Le massacre commis par l’armée d’occupation israélienne dans les tentes de réfugiés […] a fait 40 “ martyrs ” et 65 blessés », a déclaré à l’AFP Mohammed al-Mughayyir, un responsable de la Défense civile dans la bande de Gaza.

« Nous avons vu des corps carbonisés, démembrés… Nous avons également vu des cas d’amputations, des enfants blessés, des femmes et des personnes âgées », a-t-il ajouté.

Des images du Croissant-Rouge palestinien, selon lequel le lieu visé par la frappe avait été désigné par Israël « comme une zone humanitaire », ont montré des scènes de chaos, des ambulances toutes sirènes hurlantes et des secouristes en pleine nuit sur un site en feu, évacuant les blessés parmi lesquels des enfants.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dit recevoir dans un de ses hôpitaux de campagne un « afflux de blessés ayant subi des brûlures ».

Des images de l’AFP au petit matin montrent les restes carbonisés de tentes de fortune et de véhicules, des familles constatant un paysage noirci autour d’elles.

« Du feu tout autour »

« Le massacre à Rafah hier a fait 45 morts », selon un bilan fourni lundi par le ministère de la Santé de l’administration du Hamas dans la bande de Gaza, qui fait aussi état de « 249 blessés ».

« Nous venions de terminer les prières du soir. Nos enfants dormaient […], soudain, nous avons entendu un grand bruit et il y avait du feu tout autour de nous. Les enfants criaient. Le bruit était terrifiant. On aurait dit des éclats d’obus traversant les pièces », raconte une Palestinienne refusant d’être identifiée.

La frappe est intervenue quelques heures après les tirs de huit roquettes sur Tel-Aviv depuis Rafah, pour la première fois en plusieurs mois, l’armée israélienne disant en avoir intercepté « un certain nombre ». La branche armée du Hamas a dit avoir tiré « un important barrage de roquettes en réponse aux massacres sionistes contre les civils ».

Le Hamas a dénoncé un « massacre horrible » et appelé à manifester en Cisjordanie occupée, où l’Autorité palestinienne a accusé Israël d’avoir « délibérément visé » le camp de Rafah.

Lundi, la Jordanie a fermement condamné les « crimes de guerre en cours », estimant que la frappe israélienne à Rafah « défie les décisions de la CIJ et constitue une grave violation du droit international et du droit international humanitaire ».

Vendredi, la Cour internationale de justice (CIJ) avait ordonné à Israël de suspendre ses opérations à Rafah, qui ont poussé en près de trois semaines selon l’ONU quelque 800 000 à la fuite dont beaucoup déjà plusieurs fois déplacés par la guerre.  

Médiateur clé avec le Qatar et les États-Unis, l’Égypte a condamné un « bombardement délibéré des forces israéliennes sur des tentes de déplacés » à Rafah, appelant Israël à « mettre en œuvre les mesures édictées par la CIJ ».  

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