Marco Rubio évoque un plan de sécurité pour « stopper le flux d’armes représentant un danger pour la région dont Haïti »

Lors d’une conférence de presse conjointe du  secrétaire d'État Marco Rubio et le ministre mexicain des Affaires étrangères Juan Ramón de la Fuente tenue le 3 septembre 2025 au département des Affaires Étrangères du Mexique, Marco Rubio a évoqué un plan de sécurité visant à stopper le flux d’armes vers Haiti, la Jamaique, Trinidad et les Caraïbes. Il a souligné l’engagement des Etats-Unis à mettre fin au flux d’armes qui représente une menace pour la région. 

Durant sa visite au Mexique, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a participé à une conférence de presse conjointe avec le ministre mexicain des Affaires étrangères Juan Ramón de la Fuente. Lors de cette conférence tenue à la chancellerie mexicaine le 3 septembre, les deux gouvernements ont mis l’accent sur le renforcement de la sécurité des deux pays, la lutte contre la criminalité transnationale ainsi que le flux d’armes en provenance des États-Unis vers l’Amérique Latine, les Caraïbes dont Haïti, selon un compte rendu du département d’Etat américain.

Les États-Unis et le Mexique ont réaffirmé leur coopération en matière de sécurité pour démanteler la criminalité transnationale. Selon les deux pays, cette coopération par des actions concrètes et immédiates permettra de renforcer la sécurité le long de leur frontière commune et mettra fin au trafic de fentanyl, d’autres drogue à illicites ainsi que les trafics illégaux d’armes à feu.

Ils ont annoncé la création d’un groupe de mise en œuvre de haut niveau . « Ce groupe se réunira régulièrement pour assurer le suivi des engagements et des actions conjoints entrepris dans nos pays respectifs, notamment les mesures visant à lutter contre les cartels; à renforcer la sécurité aux frontières ; à éliminer les tunnels transfrontaliers clandestins; à s'attaquer au problème des flux financiers illicites ; à améliorer la collaboration pour prévenir le vol de carburant; Renforcer les inspections, les enquêtes et les procédures judiciaires pour endiguer le trafic d'armes et de drogue », a indiqué le chancelier mexicain.

Marco Rubio pour sa part a souligné qu’ «une grande partie des armes détenues par ces cartels sont achetées aux États-Unis, et qu'elles ont fait l'objet d'un trafic, ce qui constitue un problème au Mexique et dans les Caraibes. » Selon lui, ce point sera mis en avant dans le cadre des travaux du groupe de mise en œuvre.

Répondant aux questions des journalistes, le secrétaire d’Etat américain a souligné l’engagement des États-Unis à mettre fin au flux d’armes.  « Une partie de notre plan de sécurité, une partie de notre mise en œuvre, consiste à éradiquer le trafic d'armes. Nous avons sollicité l'intervention de l'Agence américaine de contrôle des alcools, du tabac et des armes à feu. Nous avons fait appel au FBI. Ces armes sont acheminées vers Haïti, vers la Jamaïque, vers Trinidad, vers les Caraïbes », a déclaré Marco Rubio, les États Unis promettent de mettre un terme à cette situation . «Cela fait donc partie de notre stratégie de mise en œuvre », a-t-il ajouté .

En ce sens, il a souligné l’importance de la  coopération des pays de la région en vue de permettre l’efficacité de ce plan. Rubio compte sur le partage des informations des enquêtes menées suite aux saisies des armes . « Ils saisiront les armes, et ils nous diront que ce sont les armes que nous avons saisies et que nous pensons qu'elles proviennent d'ici, et nous pourrons remonter jusqu'aux réseaux. Cela nécessitera un travail d'enquête. Nous pourrons saisir les armes et les empêcher d'arriver, car nous connaissons ces réseaux et nous allons les démanteler » , précise t-il.

Il a souligné que le flux d’armes représente une menace grave pour toute la région. «Une partie du travail de mise en œuvre consiste à utiliser les ressources du FBI et de l'ATF pour identifier ces réseaux de trafic et les démanteler. Une coopération étroite sera nécessaire. Par exemple, les autorités mexicaines peuvent saisir un certain nombre d'armes. Elles peuvent nous transmettre ces informations, par exemple: « Voici les armes », et grâce à nos systèmes, nous pouvons identifier leur provenance et le groupe de contrebandiers qui le-achemine, afin d'empêcher que cela ne se reproduise », explique l’Homme d’Etat.

Certains cartels désormais en possession d’armes non conventionnelles

Les États-Unis se disent préoccupés suite au détention des armes non conventionnelles par certains cartels. « Nous sommes de plus en plus préoccupés par le fait que ces cartels ne possèdent pas seulement des mines terrestres et des grenades; nous assistons également au déploiement de drones par des groupes narco terroristes opérant depuis le territoire vénézuélien souvent en Colombie » , a révélé le secrétaire d’Etat américain.

Des armes et des munitions des USA tuent dans la Caraibes et en Haïti

Un nouveau rapport de l'enquêteur principal du gouvernement américain sur le trafic d'armes dans la région des Caraïbes a confirmé ce que les dirigeants de la région disent depuis longtemps : la plupart des armes à feu qui ravagent leurs nations vulnérables et sont utilisées dans 90 % des homicides proviennent des États-Unis, selon Miami Herald. Il a rapporté que ce rapport du Government Accountability Office, commandé par trois démocrates de haut rang de la Chambre et du Sénat, met également en évidence le manque de volonté politique de certains gouvernements caribéens et les lacunes des États-Unis pour s'attaquer au problème. 

Le rapport a souligné que si 73 % des armes à feu récupérées sur une période de cinq ans (2018-2023) par le Bureau de l'alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs ont pu être retracées jusqu'aux États-Unis, certains gouvernements caribéens se sont montrés plus disposés que d'autres à récupérer et à tracer les armes à feu. En outre, malgré leurs plaintes, certains pays n’autorisent pas les opérations d’infiltration, connues sous le nom de livraisons contrôlées internationales, visant à identifier les réseaux de trafic illégal en permettant aux envois d’armes inutilisables d’arriver aux destinataires prévus, poursuit Miami Herald.

En mai dernier, le secrétaire d’État adjoint américain Christopher Landau a lancé une mise en garde aux individus vivant aux Etats-Unis impliqués dans le trafic illégal d’armes vers Haïti et qui financent les gangs pour déstabiliser le pays. Des individus dont un ancien policier américain ont été arrêtés dans le cadre de ce dossier.