Nétanyahou dissout le cabinet de guerre, calme relatif dans la bande de Gaza
Nétanyahou dissout le cabinet de guerre, calme relatif dans la bande de Gaza
Un porte-parole du bureau du premier ministre israélien a confirmé lundi la dissolution du cabinet de guerre, créé après l’attaque sans précédent du 7 octobre menée par le mouvement palestinien Hamas en Israël, après la démission la semaine dernière du centriste Benny Gantz.
Les médias israéliens avaient rapporté plus tôt lundi que le premier ministre Benyamin Nétanyahou avait annoncé la dissolution de ce groupe restreint lors d’une réunion du cabinet de sécurité dimanche.
David Mencer, un des porte-parole du bureau de M. Nétanyahou a confirmé la dissolution du cabinet de guerre, précisant que le cabinet de sécurité prendrait « les décisions sur les questions relatives à la guerre ».
« Le cabinet de guerre était une condition préalable à la création de ce gouvernement d’unité nationale […] Avec le départ de M. Gantz du gouvernement, le cabinet n’est plus nécessaire, ses fonctions seront reprises par le cabinet de sécurité », a déclaré M. Mencer lors d’un point de presse.
Le cabinet de sécurité, qui comprend neuf ministres en plus de M. Nétanyahou, est maintenant le principal organe à prendre les décisions relatives à la guerre avec le Hamas.
M. Gantz, chef du parti de l’Union nationale (centre), avait quitté la coalition gouvernementale plus tôt en juin, entraînant avec lui Gadi Eisenkot, qui est comme lui un ancien chef de l’armée.
Selon des commentateurs, cette dissolution est également destinée à couper l’herbe sous le pied des ministres d’extrême droite Ben Gvir et Bezalel Smotrich qui voulaient participer au cabinet de guerre depuis le début du conflit.
Un calme relatif dans la bande de Gaza pour un deuxième jour consécutif
Israël a mené lundi des frappes sur le nord de la bande de Gaza, et des témoins ont fait état d’explosions dans le sud, mais la situation y est relativement plus calme après que l’armée israélienne a fait état d’une « pause » dans un secteur du sud.
Cette pause, dont l’annonce a coïncidé dimanche avec le premier jour de la fête musulmane du sacrifice, est censée faciliter l’acheminement dans le territoire palestinien de l’aide humanitaire, dont les Gazaouis ont cruellement besoin après huit mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.
Dans un message aux musulmans pour l’Aïd al-Adha, le président américain, Joe Biden, a défendu dimanche un plan de cessez-le-feu, y voyant le meilleur moyen d’aider les victimes des « horreurs » de la guerre.
L’armée israélienne a fait état d’une pause « de 8 h à 19 h (5 h à 12 h heure de l’Est) tous les jours et jusqu’à nouvel ordre », sur un tronçon routier d’une dizaine de kilomètres qui s’étend depuis le point de passage israélien de Kerem Shalom, à l’extrémité sud de la bande de Gaza, jusqu’à l’hôpital européen de Rafah, plus au nord.
« Combats rapprochés »
Un porte-parole de l’armée a confirmé que la pause était toujours de mise lundi, mais un responsable a rappelé à l’AFP qu’il n’y avait « pas de changement dans la politique de l’armée israélienne », notamment à Rafah (sud) où elle a lancé début mai une opération terrestre, faisant fuir des centaines de milliers de personnes.
Dans un communiqué, l’armée a indiqué qu’elle continuait d’opérer à Rafah et dans le centre de la bande de Gaza, et était engagée dans des « combats rapprochés » avec des combattants palestiniens, dont plusieurs ont été tués selon elle.
Des médecins de l’hôpital Baptiste dans la ville de Gaza, dans le nord, ont fait état de cinq morts et plusieurs blessés dans deux frappes aériennes.
Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Basal, a indiqué à l’AFP que l’armée israélienne avait mené deux frappes nocturnes sur un appartement et une maison, « causant des martyrs, dont un enfant et un homme âgé », transférés dans cet hôpital.
« Le reste de la bande de Gaza est relativement calme », a-t-il ajouté.
Des chars ont tiré sur des secteurs est et sud de Rafah, selon des responsables locaux. Des témoins ont fait état d’explosions dans la ville.
Le centre du territoire palestinien a par ailleurs été visé par une frappe aérienne dans le camp de Boureij, selon des habitants.
« Ce n’est pas l’Aïd »
« On n’est pas dans un état d’esprit de l’Aïd, l’Aïd c’est quand on retournera chez nous, quand la guerre prendre fin […]. Quand chaque jour il y a un martyr, ce n’est pas l’Aïd », déclare Amer Ajour, un habitant de Rafah déplacé à Deir el-Balah (centre).
La pause « tactique » et « locale » devra permettre une « augmentation du volume d’aide humanitaire entrant dans Gaza », a annoncé dimanche l’armée, au lendemain de la mort dans le territoire de 11 soldats, dont huit dans l’explosion d’une bombe.
Ce bilan est l’un des plus lourds pour l’armée israélienne dans le territoire palestinien en une seule journée depuis le début de la guerre.
Celle-ci a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait jusqu’à présent 37 347 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
Besoin de « mesures concrètes »
L’ONU a salué l’annonce israélienne de « pause », mais demandé que cela « conduise à d’autres mesures concrètes » pour faciliter les livraisons d’aide humanitaire.
Kerem Shalom est devenu l’unique point de passage pour l’aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza depuis que l’armée a lancé son offensive terrestre sur Rafah, frontalière avec l’Égypte, et a pris le contrôle du poste-frontière.
Malgré les efforts de médiation internationaux, les espoirs d’un cessez-le-feu se heurtent toujours aux exigences contradictoires d’Israël et du Hamas.
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