Crise : Réunion attendue, cette semaine, à l’Onu pour autoriser une éventuellle mission multinationale de sécurité en Haïti
Crise : Réunion attendue, cette semaine, à l’Onu pour autoriser une éventuellle mission multinationale de sécurité en Haïti
Une réunion, autour d’un projet de résolution autorisant une mission multinationale de sécurité en Haïti, pourrait avoir lieu, cette semaine, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu).
C’est ce qu’a annoncé la secrétaire d’État adjointe par intérim et sous-secrétaire aux affaires politiques, Victoria Nuland, lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental des États-Unis d’Amérique, Brian Nichols, donnée le vendredi 22 septembre 2023, après un événement parallèle sur la situation sécuritaire urgente en Haïti à l’Assemblée générale des Nations unies, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
« Nous avons été en contact avec tous les membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité. Et nous allons évidemment intensifier cela, à mesure que nous nous dirigeons vers le vote », a déclaré Victoria Nuland, répondant à une question d’un journaliste sur l’adoption éventuelle du projet de résolution du Conseil de sécurité.
Nuland estime importante et même indispensable la mission multinationale de sécurité en Haïti.
Le 22 septembre 2023, lors d’une rencontre multinationale pour soutenir la mission multinationale de sécurité et de soutien prévue en Haïti, un certain nombre de membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité de l’Onu (10 ou 12 pays) ont présenté des offres concrètes de soutien à cette force, rapporte-t-elle.
« Nous rechercherons donc à la fois des pays contributeurs de police, des pays capables de fournir un soutien financier à cette mission, des pays capables de fournir les armes et d’autres types de matériels, dont la force aura besoin, ainsi qu’une formation continue de la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans ce domaine ».
Certains pays vont fournir des troupes, alors que d’autres pays contribueront probablement financièrement, espère la secrétaire d’État adjointe par intérim, soulignant combien la force kenyane aura évidemment besoin d’équipements.
« Ce soutien sécuritaire supplémentaire à Haïti va évidemment de pair avec le travail que mène le premier ministre (de facto) Ariel Henry pour forger un consensus national sur la voie politique à suivre ».
il y a eu des offres de soutien de la part de l’Asie, de l’Afrique, de l’Amérique latine et des Caraïbes, a mentionné, de son côté, le secrétaire adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental, Brian Nichols.
« Les Kenyans n’ont pas encore fourni la liste complète de ce dont ils ont besoin. C’est donc une des raisons, pour lesquelles les gens n’ont pas pu définir plus précisément leurs contributions. (…) Les Kenyans se sont engagés à préparer leurs demandes, afin que nous puissions réellement inventorier les besoins et ce que les gens apporteront à la table », explique Nichols.
Le gouvernement des États-Unis envisage de travailler avec le Congrès americain pour fournir 100 millions de dollars supplémentaires pour soutenir la mission multinationale de sécurité en Haïti, annonce Victoria Nuland.
« Et nous nous attendons à ce que le Pentagone fournisse 100 millions supplémentaires en soutien, en matière de renseignements, de transport aérien, de communications et médical ».
A la tribune des Nations unies, le vendredi 22 septembre 2023, le premier ministre haïtien de facto, Ariel Henry, a appelé de nouveau au déploiement d’une mission multinationale spécialisée, en appui à la Police nationale d’Haïti, afin de combattre les gangs et rétablir la sécurité.
Il a attiré l’attention sur « la dégradation outrancière de la situation sécuritaire, où la population subit quotidiennement les attaques violentes des gangs armés dans la capitale comme dans les villes de province ».
Dans une lettre du 7 octobre 2022, transmise au Secrétaire général de l’Onu, le gouvernement de facto en Haïti a sollicité un « appui robuste, afin de renforcer les efforts de la Police nationale ».
Cette demande a été renouvelée, en juin 2023, par les autorités haïtiennes.
Par ailleurs, la secrétaire d’État adjointe par intérim et sous-secrétaire aux affaires politiques, Victoria Nuland, a rappelé combien les États-Unis ont adopté, le vendredi 22 septembre 2023, des mesures de restrictions de visa contre cinq personnes supplémentaires d’Haïti.
« Nous, les États-Unis, avons sanctionné plus d’Haïtiens que tout autre pays. Il s’agit aujourd’hui d’individus qui, soit eux-mêmes, soit des membres – qui sont eux-mêmes impliqués dans le trafic de drogue et le financement des gangs, ou des membres de leurs familles. Cela envoie donc également un signal fort de la part des États-Unis. Et comme il s’agit de sanctions liées aux visas, nous n’entrerons évidemment pas dans les noms », a-t-elle dit.
En novembre et décembre 2022, les États-Unis ont pris des sanctions financières et des mesures de restrictions en matière de visas contre quatre politiciens haïtiens, Joseph Lambert, Youri Latortue, Rony Célestin et Hervé Fourcand.
Plus d’une soixantaine de personnes ont été déjà sanctionnées, depuis octobre 2022, par les États-Unis d’Amérique et le Canada pour financement des gangs, corruption et blanchiment d’argent, issu, entres autres, du trafic de drogue.
Les sanctions de l’Onu ont imposé une interdiction sur les opérations à l’encontre du chef de gang haïtien, l’ex policier Jimmy Chérizier, mieux connu sous le nom de « Barbecue », pour des actes menaçant la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti.
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