Le FBI relance le dossier Jovenel Moïse en auditionnant des mercenaires colombiens à la DCPJ

Port-au-Prince, le 19 novembre 2025 — Une nouvelle séquence s’ouvre dans l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, plus de quatre ans après le magnicide qui a bouleversé la nation. Cinq des dix-sept anciens militaires colombiens incarcérés en Haïti dans le cadre de ce dossier ont été transférés ce mercredi à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) pour être auditionnés par le Federal Bureau of Investigation (FBI).

Selon les informations confirmées par Me Nathalie Délisca, l’une des avocates représentant plusieurs des ressortissants colombiens poursuivis, seul Edwin Enrique Blanquicet Rodríguez est entendu aujourd’hui. Les auditions, conduites par visioconférence, doivent se poursuivre dans les prochains jours, dans le cadre de la coopération judiciaire entourant ce dossier sensible.

Me Délisca précise que ces auditions découlent d’une demande formulée par plusieurs personnes déjà mises en cause dans le volet international du magnicide, notamment James Solages, Antonio Intriago, Joseph Vincent et Emmanuel Sanon, qui souhaitaient que les anciens militaires colombiens puissent être entendus à nouveau par les enquêteurs américains.

Cette étape intervient un peu plus d’un mois après l’arrêt rendu le 13 octobre 2025 par la Cour d’appel de Port-au-Prince, ordonnant une enquête approfondie sur les circuits financiers, les transactions, ainsi que les communications téléphoniques ayant précédé et suivi l’assassinat du président Moïse. La décision de la Cour avait rappelé la nécessité de combler les zones d’ombre persistantes d’un dossier où se mêlent intérêts politiques, réseaux internationaux et responsabilités partagées.

Si la présence du FBI à la DCPJ témoigne d’une coopération renforcée entre les autorités haïtiennes et américaines, aucune communication conjointe n’a pour l’heure été publiée pour détailler la portée exacte de ces interrogatoires ni leurs implications immédiates sur la suite de la procédure.

Le pays demeure en attente des conclusions de ces nouvelles auditions, dans l’espoir qu’elles permettront enfin de progresser vers une compréhension plus complète de l’architecture du complot ayant conduit à l’attaque du 7 juillet 2021.