MORN réclame un nouveau leadership après l’échec du Conseil présidentiel de transition
MORN réclame un nouveau leadership après l’échec du Conseil présidentiel de transition

Après quinze mois du conseil présidentiel de transition ( CPT) à la tête du pays sans résultats, le Mouvement pour la réconciliation et la reconstruction nationale (MORN) monte au créneau. Cette structure politique, dirigée par le Dr Jean Palème Mathurin, plaide en faveur d’un nouveau leadership. À ses yeux, le CPT a échoué à remplir sa mission, et il est temps d’envisager une solution de rupture.
Alors que le Conseil présidentiel de transition de visage, avec l’arrivée de Laurent Saint-Cyr comme nouveau coordonnateur, le MORN exprime clairement son opposition à cette perspective. « Remplacer un coordonnateur par un autre au sein d’un système défaillant ne changera rien à l’impasse actuelle », fait valoir le mouvement. Il estime que la présidence tournante, prévue pour ce 7 août, ne constitue qu’ « une manœuvre cosmétique » sans incidence réelle sur la gouvernance du pays.
Plutôt que de s’enfermer dans une logique de continuité, le MORN appelle à un nouvel accord politique. Celui-ci devrait conduire à la mise en place d’un exécutif bicéphale, composé d’un juge de la Cour de cassation comme président de la République par intérim, et d’une personnalité dotée d’une légitimité reconnue au poste de Premier ministre. Pour le Dr Mathurin, seule une telle formule pourrait recréer les conditions d’un climat politique sain, capable de préparer des élections crédibles.
Dans une volonté de donner un fondement juridique à sa proposition, le MORN a mandaté le cabinet notarial de Me Lesly Alphonse pour enregistrer la résolution adoptée à l’issue de la conférence politique nationale, tenue les 21 et 22 juillet 2025. « Il ne s’agit pas seulement de critiquer, mais d’agir concrètement pour une sortie honorable du Conseil présidentiel de transition », explique Dr Mathurin. Un acte d’huissier sera ainsi déposé auprès du CPT pour transmettre officiellement le document de référence élaboré par le comité du MORN.
Le MORN ne se contente pas de formuler des propositions politiques, il met également en garde contre les risques de déstabilisation. En maintenant un Conseil discrédité à la tête de l’État, les dirigeants actuels courent, selon lui, le risque d’exacerber les tensions sociales. « Nous appelons à la responsabilité, tant de la part des membres du Conseil que de la communauté internationale. Haïti ne peut pas se permettre une nouvelle crise qui basculerait dans la violence », avertit Dr Mathurin.
Le Conseil présidentiel de transition, mis en place pour ramener la stabilité après la démission du Premier ministre Ariel Henry, n’a pas su s’imposer comme une structure crédible ni efficace. À ce jour, la situation sécuritaire reste chaotique, les institutions judiciaires sont paralysées, et aucun calendrier électoral n’a été clairement établi. Ce vide alimente la méfiance des citoyens et affaiblit davantage la légitimité du pouvoir en place.
Selon le MORN, l’un des principaux échecs du Conseil réside dans son incapacité à incarner un leadership fort et rassembleur. La présidence tournante, loin de symboliser une gouvernance collégiale efficace, donne plutôt l’image d’un organe divisé, où les luttes internes priment sur l’intérêt national. « Le pays a besoin de vision, de courage et de stabilité, pas de calculs politiques stériles », soutient le président du mouvement.
Enfin, le MORN invite l’international à repenser son appui, à écouter les voix locales qui réclament un nouveau départ, et à éviter de soutenir aveuglément une structure perçue comme illégitime. « Nous ne pouvons plus tolérer que des décisions soient prises sans tenir compte des aspirations du peuple haïtien », martèle Jean Palème Mathurin.
Le CPT a entamé une nouvelle phase de son mandat avec l’arrivée de Laurent Saint-Cyr, le MORN prévient : le statu quo est intenable. Pour éviter une aggravation de la crise, une transition politique authentique et refondée s’impose. À travers son initiative, le mouvement espère ouvrir la voie à une gouvernance plus responsable, plus légitime, et capable de remettre Haïti sur les rails du progrès.
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