Opération de la PNH à Village de Dieu : plusieurs bandits éliminés, la lutte contre les gangs s’intensifie, selon Lionel Lazarre

« Une opération d’envergure » a été menée le week-end du 15 mars 2025 par des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH) à Village de Dieu, fief du redoutable chef de gang Izo 5 Segond. Confirmée par le porte-parole adjoint de la PNH, Lionel Lazarre, lors d'une brève intervention sur Radio Télé Galaxie ce lundi 17 mars, cette opération a permis de neutraliser plusieurs membres des groupes armés, tout en infligeant d’importants dégâts matériels.

Selon Lionel Lazarre, l’opération a particulièrement ciblé les bases dites « Olritche » et « Tèt pa dwat », où de nombreuses maisons ont été détruites et plusieurs véhicules endommagés. Plusieurs bandits ont également été tués, a-t-il précisé.

En dépit de cette avancée, le porte-parole a rappelé que les zones avoisinant l’Électricité d’Haïti (EDH) et le Théâtre National restent encore sous le contrôle des groupes armés liés à Izo 5 Segond. La situation reste donc tendue, mais la PNH demeure résolue à reprendre le contrôle total du territoire et à rétablir l’ordre.

Par ailleurs, Lionel Lazarre a lancé un appel pressant à la population, lui demandant d’adopter une attitude responsable en évitant de diffuser des informations relatives aux opérations policières en cours. « Il est crucial que les informations sensibles ne soient pas partagées sur les plateformes sociales, car cela peut compromettre la sécurité des interventions », a-t-il indiqué. 

Cette opération a également mis en lumière les défis logistiques auxquels fait face la PNH. Le porte-parole a souligné le besoin pressant de matériel sophistiqué pour mener à bien les actions sur le terrain. « Malgré les obstacles logistiques, nos policiers sont déterminés et efficaces », a-t-il déclaré, ajoutant que la police continue de remplir sa mission avec les moyens limités dont elle dispose.

Concernant l’utilisation de drones explosifs lors des opérations, M. Lazarre a précisé qu’aucune directive officielle des Nations Unies interdisant leur emploi n’a été communiquée jusqu’à présent. « Si une telle demande devait être formulée, les Nations Unies devraient la rendre publique. Ce n’est pas sur les réseaux sociaux que ce genre de sujet doit être débattu », a-t-il insisté.

L’insécurité, un frein majeur pour l’économie et l’éducation

Parallèlement à l’action policière, l’insécurité galopante à Port-au-Prince continue d’affecter gravement la vie socio-économique. En effet, plusieurs institutions humanitaires, notamment Food For The Poor et le Centre d'urgence de Turgeau de Médecins Sans Frontières (MSF), ont suspendu leurs activités face à la montée des violences.

De surcroît, plusieurs établissements universitaires et scolaires, tels que la Faculté des sciences humaines de l’Université d’État d’Haïti (UEH) ainsi que l’ISERSS/IERA, ont dû fermer leurs portes. Cette paralysie concerne aussi diverses institutions publiques, contraintes de quitter leurs locaux pour des raisons de sécurité.

Ainsi, la crise sécuritaire s’approfondit, impactant de manière significative les secteurs vitaux de la capitale. L’éducation et l’économie, en particulier, subissent de lourdes répercussions, alors que le Conseil Présidentiel de Transition CPT et la Primature  peinent à envoyer des signaux clairs visant à mettre fin aux violences des gangs.