La Russie aurait planifié des « actes de terreur » dans les airs, selon Varsovie
La Russie aurait planifié des « actes de terreur » dans les airs, selon Varsovie

(Varsovie) Le premier ministre polonais Donald Tusk a affirmé mercredi que la Russie avait planifié des « actes de terreur » dans les transports aériens à travers le monde, l’accusant d’organiser des sabotages et des détournements d’avions en Pologne et au-delà.
M. Tusk a fait ces déclarations en présence du président de l’Ukraine voisine, Volodymyr Zelensky, en déplacement à Varsovie pour une série d’entretiens, quelques jours avant l’investiture de Donald Trump.
La Pologne, membre de l’UE et de l’OTAN, est l’un des principaux alliés de Kyiv face à l’armée russe depuis le début de l’invasion du territoire ukrainien, en février 2022.
« Sans entrer dans le détail, je peux confirmer le bien-fondé des craintes selon lesquelles la Russie a planifié des actes de terreur dans les airs, non seulement contre la Pologne, mais aussi contre des compagnies aériennes du monde entier », a dit M. Tusk au cours d’un point de presse commun avec son invité ukrainien.
Selon lui, « les actes de sabotage, les différentes versions de la guerre que la Russie a déclarée à l’ensemble du monde civilisé, et pas seulement à l’Ukraine, rendent nécessaires une action commune ».
En novembre, la Lituanie a procédé à des arrestations dans le cadre d’une enquête criminelle sur la présence d’engins incendiaires à bord d’avions à destination de pays occidentaux.
Selon les médias polonais et lituaniens, ces engins, notamment des masseurs électriques imprégnés d’une substance inflammable, ont été envoyés de Lituanie au Royaume-Uni en juillet et pourraient être à l’origine de l’incendie d’un camion à l’extérieur de Varsovie.
Un conseiller à la sécurité à la présidence lituanienne avait assuré à l’époque que Moscou avait été à l’origine de ces incidents.
En octobre, la police antiterroriste britannique avait quant à elle annoncé qu’elle enquêtait sur la manière dont un colis avait pris feu dans un dépôt au début de l’année, après qu’un cas similaire en Allemagne avait été imputé à la Russie.
« Sortir de l’impasse »
M. Tusk, dont le pays assume la présidence tournante de l’Union européenne, a promis de tout faire pour « sortir de l’impasse » des « derniers mois » dans le processus d’intégration à l’UE de l’Ukraine.
« Nous travaillerons avec l’Ukraine et nos partenaires européens, sans condition préalable, pour accélérer autant que possible le processus d’adhésion », a-t-il souligné.
« Plus tôt l’Ukraine sera dans l’UE, plus tôt l’Ukraine deviendra membre de l’OTAN, plus nous agirons ensemble, plus tôt l’ensemble de l’Europe obtiendra la certitude géopolitique dont elle a besoin », a se son côté martelé M. Zelensky.
« La Russie ne passera pas là où il y a notre intégration, notre force commune », a-t-il ajouté, appelant par ailleurs ses alliés occidentaux à dépenser 250 milliards de dollars d’actifs russes gelés afin d’acheter des armes pour son pays.
Le président ukrainien a multiplié les rencontres avec les soutiens de Kyiv avant le retour la semaine prochaine à la Maison-Blanche de Donald Trump, qui a promis de rapidement mettre fin aux combats, sitôt qu’il aura pris ses fonctions. Ce qui fait redouter à l’Ukraine qu’elle ne soit contrainte de faire des concessions territoriales majeures en échange de la paix.
Le chef de l’État ukrainien a rencontré à Varsovie son homologue polonais Andrzej Duda qui a réitéré son opinion selon laquelle « aucune discussion concernant l’Ukraine, la fin de la guerre, l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine ne peut avoir lieu sans la participation de l’Ukraine ».
« Problème à régler »
MM. Tusk et Zelensky ont en outre parlé du règlement d’un différend vieux de plusieurs décennies concernant les massacres de Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale à Volyn, une ville aujourd’hui dans l’ouest de l’Ukraine.
Avec en ligne de mire l’élection présidentielle de mai, l’alliance pro-UE qui gouverne la Pologne subit la pression des nationalistes pour obtenir l’exhumation des victimes de ces tueries.
« Il y a un problème assez évident à régler, à savoir le besoin des familles polonaises d’enterrer dignement leurs proches qui ont été victimes du massacre de Volyn », a estimé M. Tusk.
« Le fait que nous nous comprenions sur cette question, que nous commencions à en parler normalement et que nous ayons pris certaines mesures, oui, cela mérite d’être qualifié de percée », s’est-il félicité.
Aucune des deux parties n’a précisé quelles actions concrètes avaient été entreprises.
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