Trump met fin au TPS pour les Haïtiens ; plus d'un demi-million de personnes risquent désormais l'expulsion ( Miami Hérald )
Trump met fin au TPS pour les Haïtiens ; plus d'un demi-million de personnes risquent désormais l'expulsion ( Miami Hérald )

L'administration Trump a annoncé ce vendredi 27 juin 2025 la fin du Statut de Protection Temporaire (TPS) pour Haïti. Plus d’un demi-million de ressortissants haïtiens, dont certains vivant aux États-Unis depuis plus de dix ans risquent désormais l’expulsion . Le Département de la Sécurité intérieure a déclaré que « la situation environnementale d’Haïti s'est suffisamment améliorée pour que les citoyens haïtiens puissent rentrer chez eux en toute sécurité. »
Coup dur pour les Haïtiens. L’administration Trump vient de mettre fin au TPS pour Haïti risquant à environ un demi-million de ressortissants haïtiens, aux États-Unis d’être expulsés .
Le Département de la Sécurité intérieure a déclaré vendredi que la situation en Haïti s'était améliorée et que les Haïtiens ne remplissaient plus les conditions du statut de protection temporaire, qui accorde des protections contre l'expulsion et des permis de travail aux personnes originaires de pays en proie à des troubles.
« Cette décision rétablit l'intégrité de notre système d'immigration et garantit que le statut de protection temporaire est bel et bien temporaire », a déclaré un porte-parole du DHS. « La situation environnementale en Haïti s'est suffisamment améliorée pour que les citoyens haïtiens puissent rentrer chez eux en toute sécurité. »
On ignore comment le DHS, en consultation avec le Département d'État, est parvenu à une telle conclusion. Actuellement, le Département d'État déconseille aux Américains de se rendre en Haïti « en raison des enlèvements, de la criminalité, des troubles civils et des soins de santé limités ».
Cette décision, bien que concrétisant une promesse de campagne du président, expose plus d'un demi-million d'Haïtiens au risque d'être expulsés vers un pays gangrené par les gangs, qui n'a pas connu d'élections depuis neuf ans et où écoles, hôpitaux et habitations sont régulièrement incendiés. Bien que la désignation actuelle de TPS prenne fin le 3 août, la résiliation elle-même prendra officiellement effet le mardi 2 septembre.
Avec au moins un Haïtien sur dix dans ce pays des Caraïbes déplacé par la violence meurtrière des gangs, toute personne expulsée risque de retourner dans un endroit où elle n'a plus de domicile, car ses quartiers ont été envahis par des groupes criminels armés, qui contrôlent désormais jusqu'à 90 % de Port-au-Prince et s'étendent aux zones voisines.
Durant sa campagne électorale, le président Donald Trump a promis d'expulser les Haïtiens, les accusant à tort de manger les animaux de compagnie de leurs voisins à Springfield, dans l'Ohio. Depuis son retour au pouvoir, il s'est attaché à démanteler les protections migratoires mises en place par l'administration Biden pour les migrants. Ce faisant, il a mis à l'épreuve ses pouvoirs présidentiels en utilisant des lois d'immigration archaïques et rarement appliquées pour concrétiser sa promesse d'expulsions massives.
Récemment, la Cour suprême des États-Unis a annulé l'ordonnance d'un juge fédéral interdisant à l'administration de révoquer un programme de libération conditionnelle humanitaire – pour l'instant – alors que le fond de l'affaire est débattu devant les tribunaux. Ce programme avait été mis en place par l'administration Biden pour plus de 500 000 immigrants originaires de Cuba, d'Haïti, du Nicaragua et du Venezuela. La décision de la Cour suprême a rendu de nombreux migrants sans papiers du jour au lendemain, tout en épargnant ceux qui bénéficiaient encore du TPS.
Haïti traverse l'une des pires périodes d'instabilité de son histoire récente depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Des gangs armés contrôlent de vastes zones de Port-au-Prince, la capitale. Ils perçoivent des droits de péage pour l'utilisation des principales autoroutes et routes de la capitale, et les violences ont provoqué le déplacement de plus d'un million de personnes.
Dans son dernier rapport sur la détérioration de la situation dans le pays, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) indique que la nouvelle vague d'attaques armées, qui a débuté le 31 mars, a aggravé une situation déjà désastreuse, où 5,7 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, souffrent de faim aiguë.
L'accès des enfants aux services sociaux de base et à l'éducation est également limité, a indiqué l'agence onusienne, précisant qu'au 30 avril, plus de 1 600 écoles supplémentaires avaient fermé. Ce chiffre représente une augmentation de 60 % depuis le début de l'année.
Le TPS permet aux personnes déjà présentes aux États-Unis de vivre et de travailler légalement, leur pays d'origine étant jugé dangereux en raison de catastrophes naturelles ou de troubles civils. Haïti, qui traverse une crise sécuritaire, humanitaire et économique complexe, a obtenu cette désignation après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 et a bénéficié de plusieurs renouvellements et prolongations de 18 mois.
La dernière désignation a été accordée par le président Joe Biden et prolongée jusqu'en février 2026 avant son départ. La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a révoqué cette décision et reporté la nouvelle date de fin au 3 août. Cette nouvelle date imposait à l'administration de décider, dans les 60 jours suivant la fin de l'allocation, si celle-ci serait prolongée, renouvelée ou supprimée définitivement.
Tout comme la décision de révocation est devant les tribunaux, la dernière décision de Trump sera certainement également contestée, ont déclaré les avocats qui s'attendaient à la décision de résiliation.
La décision concernant Haïti fait suite à une décision similaire concernant les Afghans, qui ont récemment été informés qu'ils perdraient leur statut, ainsi que pour environ 350 000 Vénézuéliens.
En 2017, Trump a tenté de mettre fin au TPS pour Haïti et quelques autres pays, mais la procédure a été contestée avec succès devant un tribunal fédéral.
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