Chèques fantômes et promesses en souffrance : l’ANNIH sonne l’alarme

Dans une note publiée le 9 juillet, l’Association Nationale des Normaliens Indépendants d’Haïti (ANNIH) tire la sonnette d’alarme. Entre chèques jamais imprimés, primes égarées et affectations incohérentes, les enseignants haïtiens vivent une nouvelle désillusion administrative. Derrière les annonces gouvernementales de réformes ambitieuses, les réalités sur le terrain racontent une tout autre histoire.

Le programme de carte de débit, censé moderniser la distribution des paiements, semble surtout générer confusion et frustration. Des dizaines d’enseignants attendent encore leurs dus ; certains n’ont jamais vu la couleur de leurs chèques, d’autres apprennent que leur paiement a été expédié dans une autre région. Pour l’ANNIH, ces anomalies témoignent d’un « mépris manifeste » envers les éducateurs, et d’un appareil administratif « défaillant ».

La situation est d’autant plus inquiétante que le budget rectificatif 2024-2025 prévoit une enveloppe significative pour le Ministère de l’Éducation nationale. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le ministre Antoine Augustin avaient promis un ajustement salarial pour plusieurs catégories d’enseignants. Mais sur le terrain, les engagements tardent à se matérialiser.

Autre point noir : le sort des 800 stagiaires en attente d’intégration. Selon l’ANNIH, seuls 70 postes seraient ouverts, une goutte d’eau face aux besoins réels. L’association dénonce une injustice criante et une gestion discriminatoire du recrutement dans les institutions comme l’ENS ou le CFEF.

L’ANNIH appelle à des mesures urgentes. Car au-delà des chiffres, ce sont des femmes et des hommes, des éducateurs dévoués, qui attendent qu’on leur rende simplement justice.