Le Conseil de sécurité des Nations unies sanctionne désormais « Viv Ansanm » et « Gran Grif »
Le Conseil de sécurité des Nations unies sanctionne désormais « Viv Ansanm » et « Gran Grif »

Moins de deux mois après leur désignation comme organisations terroristes par les États-Unis, les coalitions de gangs « Viv Ansanm » et « Gran Grif » sont désormais sous le coup de sanctions officielles du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette décision ouvre la voie à des actions internationales, notamment via Interpol.
Le couperet est tombé. Le lundi 8 juillet 2025, le Conseil de sécurité des Nations unies a officiellement inscrit les groupes armés « Viv Ansanm » et « Gran Grif » sur sa liste de sanctions, à travers son comité créé par la résolution 2653 (2022). Cette décision fait suite à la désignation de ces deux coalitions de gangs comme entités terroristes par les États-Unis, le 2 mai dernier.
Selon les détails publiés sur le site de l’ONU, les deux groupes sont désignés sous plusieurs appellations. Le gang « Gran Grif », actif principalement à Savien, est dirigé par Luckson Elan. Quant à « Viv Ansanm » — aussi connu sous les noms de G-9, G9 Fanmi e Alye ou encore Fòs Revolisyonè G9 an Fanmi e Alye — il est mené par l’ancien policier Jimmy Chérizier, alias « Barbecue ». Leur inscription sur la liste onusienne ouvre la voie à des mesures internationales, dont l’émission de notices rouges par Interpol.
Du côté de Washington, la décision est saluée comme une avancée majeure. « Grâce au leadership des États-Unis, le Comité de sanctions de l’ONU a placé sur sa liste deux organisations terroristes en Haïti : Viv Ansanm et Gran Grif », a tweeté l’ambassade américaine en France. « Les gangs haïtiens sapent gravement la paix et la sécurité dans le pays. »
Les chefs de ces groupes, déjà sanctionnés individuellement, voient désormais l’ensemble de leurs structures visées. Les sanctions du Conseil de sécurité comprennent généralement l’interdiction de voyager, le gel des avoirs et l’embargo sur les armes. Elles s’appliquent aux personnes ou entités reconnues comme menaçant la paix, la sécurité ou la stabilité d’un pays.
Ces mesures interviennent dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire extrême en Haïti. En conséquence de cette spirale de terreur, au moins 2 680 personnes ont été tuées de janvier à mai 2025, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Au moins 957 autres ont été blessées, 316 enlevées, et plus de 1,3 million de personnes déplacées à cause des violences.
Pourtant, malgré les condamnations internationales et les sanctions, la situation continue de se dégrader sur le terrain. Les groupes armés venus de la région métropolitaine poursuivent leur expansion dans plusieurs régions. Après Mirebalais et Saut-d’Eau, ils ont étendu leur emprise à La Chapelle et mis le cap sur d'autres communes du bas-Artibonite. Une situation qui s’envenime dans cette région, contrôlée par le Gang gm"Gran Grif". Lascahobas dans le département du Centre est désormais menacée, bien que les forces de l'ordre tentent d’y résister, provoquant de nouveaux déplacements massifs. Kenscoff dans l'ouest du pays de son côté, subit des attaques répétées sans même parler des zones environant le Centre-ville où des affrontements ne sont plus des nouvelles.
Aujourd’hui, plus de 85 % de la capitale serait sous contrôle des gangs, selon l’ONU. Le pays s’enfonce dans une spirale de violence, de terreur et de paralysie institutionnelle. Reste à savoir si cette décision du Conseil de sécurité, inédite par son ampleur, marquera enfin un tournant dans la lutte contre les groupes criminels qui plongent Haïti dans le chaos.
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