Les États-Unis offrent une amnistie à Nicolás Maduro pour le pousser à partir
Washington a proposé une porte de sortie au président chaviste, poursuivi par la justice américaine et accusé d’avoir volé l’élection vénézuélienne du 28 juillet, affirme “The Wall Street Journal”. Le chemin d’une sortie de crise par la diplomatie s’annonce pourtant étroit.
Les États-Unis auraient proposé une amnistie au président du Venezuela, Nicolás Maduro, s’il acceptait de quitter le pouvoir : c’est le quotidien The Wall Street Journal qui a rapporté le 11 août cette offre secrète par laquelle Washington tente de peser dans la crise à Caracas, où des milliers de manifestants accusent le régime chaviste d’avoir faussé le résultat de la présidentielle du 28 juillet.
“Les États-Unis ont évoqué des pardons pour Maduro et certains de ses cadres, inculpés par le ministère de la Justice américain, selon trois sources […]. L’une d’elles affirme que les États-Unis ont mis ‘tout sur la table’ pour persuader Maduro de partir avant la fin de son mandat, en janvier prochain.”
Le quotidien rappelle que Washington avait offert en 2020, sous la présidence de Donald Trump, “15 millions de dollars de récompense pour des informations menant à l’arrestation de Maduro, accusé de conspiration avec ses alliés afin d’inonder de cocaïne les États-Unis”.
La défiance de Caracas
Washington tente aussi de pousser les trois pays les plus peuplés d’Amérique latine – Brésil, Mexique et Colombie –, gouvernés par la gauche, “à durcir leur position, qui se limite pour l’instant à presser Maduro de présenter des preuves de sa victoire”.
L’intervention des États-Unis peut donner “une lueur d’espoir à une opposition vénézuélienne qui a méticuleusement collecté les procès-verbaux montrant que son candidat, […] Edmundo González, a vaincu Maduro haut la main”, écrit The Wall Street Journal. En précisant toutefois d’emblée que les chances de changer le cours de la crise sont minces.
Le président vénézuélien “se défie de Washington”, qu’il a appelé vendredi à ne pas “s’immiscer dans les affaires intérieures du Venezuela”. Une source proche du régime “indique que la position de Maduro n’a pas changé à ce jour”.
L’opposition pour une “transition négociée”
Pourtant, “la diplomatie internationale est peut-être la seule voie qui existe pour forcer Maduro à se retirer” après onze ans au pouvoir, ajoute le journal. De plus, “la tentative des États-Unis […] concorde avec la stratégie de l’opposition, qui privilégie des négociations incluant des garanties pour les dirigeants du régime”.
Dans un entretien à El País América, la cheffe de file de l’opposition, María Corina Machado, ne dit pas autre chose. “Le défi est de faire en sorte que Maduro comprenne que sa meilleure option consiste à accepter les termes d’une transition négociée. Beaucoup de pays et de gouvernements sont sur la même longueur d’onde à ce sujet.”
Pour l’heure, le président bolivarien ne donne pas de signe d’infléchissement. Nicolás Maduro “a exclu toute négociation avec la leader de l’opposition María Corina Machado, qui a offert l’amnistie au président chaviste”, rapportait vendredi 9 août le site de Caracas Efecto Coyuco.
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