L’attaque de drone à Tel-Aviv revendiquée par les houthis du Yémen
L’attaque de drone à Tel-Aviv revendiquée par les houthis du Yémen
(Tel-Aviv) Une attaque de drone revendiquée par les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, a fait un mort vendredi à Tel-Aviv, déjouant le système de défense israélien en pleine guerre dans la bande de Gaza.
Après des mois d’attaques contre des navires marchands au large du Yémen, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, les houthis, alliés du mouvement islamiste palestinien Hamas, ont menacé de faire de Tel-Aviv une « cible principale ».
L’armée israélienne a affirmé qu’un « très grand drone », capable de « parcourir de très grandes distances », avait été utilisé dans cette attaque survenue à 3 h 12 (20 h 12 heure de l’Est), qui a également fait quatre blessés. Aucune sirène d’alerte n’a retenti, a indiqué l’armée.
Le drone a été détecté par l’armée, mais « une erreur humaine » a fait que les « systèmes d’interception et de défense n’ont pas été activés », a déclaré un responsable militaire israélien, à propos de l’attaque qui survient après plus de neuf mois de guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
L’attaque a probablement été menée « depuis le Yémen » avec un drone « de fabrication iranienne », a estimé le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a promis de faire « payer » les responsables.
Les houthis, un mouvement rebelle qui contrôle une partie du Yémen, ont annoncé avoir utilisé « un nouveau drone appelé “Jaffa”, capable de contourner les systèmes d’interception de l’ennemi et indétectable par les radars ».
Cette attaque a visé « l’un des objectifs importants dans la zone occupée de Jaffa, connue en Israël sous le nom de Tel-Aviv », a indiqué leur porte-parole militaire, Yahya Saree, dans un communiqué.
Les houthis avaient dit dans le passé avoir mené plusieurs attaques visant la ville israélienne d’Eilat, sur la mer Rouge, mais la frappe de vendredi est la première opération confirmée contre Tel-Aviv et leur attaque la plus lointaine à ce jour.
Leur porte-parole a prévenu que désormais, « la zone occupée de Jaffa est une zone non sûre et qu’elle sera une cible principale » des futures attaques qui vont « atteindre en profondeur » le territoire israélien.
« Forte explosion »
En Israël, la police a dit avoir reçu des centaines de signalements « vers 3 h du matin » (20 h heure de l’Est) « à propos d’une forte explosion » à Tel-Aviv. Celle-ci a touché un immeuble proche d’une annexe de l’ambassade des États-Unis, selon une journaliste de l’AFP qui a vu des vitres brisées.
Un quinquagénaire touché par des éclats a été « retrouvé mort dans son appartement », a indiqué la police.
« J’ai été réveillé parce que les vibrations ressemblaient à celles d’un 747 qui s’approchait », a raconté à l’AFP Kenanth Davis, un Israélien qui se trouvait dans un hôtel en face du bâtiment frappé. « Puis l’explosion… Tout a explosé dans la chambre, les fenêtres et des choses tombées du plafond, rien de lourd, mais il y a avait beaucoup de morceaux », a-t-il témoigné.
L’armée a annoncé avoir « augmenté ses patrouilles aériennes afin de protéger l’espace aérien israélien ».
Au Yémen, les houthis sont engagés dans une longue guerre civile qui a provoqué l’une des plus graves crises humanitaires au monde. Ils se sont emparés de la capitale, Sanaa, en 2014, entraînant l’intervention l’année suivante d’une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite en soutien au gouvernement reconnu par la communauté internationale.
Une « tache morale »
La guerre dans la bande de Gaza, qui a envenimé les tensions régionales, a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.
En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait jusqu’à présent 38 848 morts, en majorité des civils, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
Vendredi, des témoins ont signalé des affrontements entre combattants palestiniens et soldats israéliens. Des explosions et des tirs d’artillerie ont été entendus à Tal al-Hawa, un quartier sud-ouest de la ville de Gaza, dans le nord du territoire.
La guerre a plongé le territoire, assiégé par Israël, dans un désastre humanitaire et entraîné le déplacement de la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants.
Jeudi, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que la présence du virus responsable de la polio avait été détectée dans plusieurs échantillons d’eaux usées du territoire. L’Organisation mondiale de la santé a cependant assuré vendredi qu’aucun cas de paralysie humaine provoqué par ce virus n’y a été recensé jusqu’à présent.
« La situation humanitaire à Gaza est une tache morale sur nous tous », a affirmé jeudi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en renouvelant son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la libération inconditionnelle de tous les otages.
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