Une mission d’observation bientôt en Haïti, en vue d’un déploiement d’une force multinationale, annoncent les États-Unis

Une mission d’observation bientôt en Haïti, en vue d’un déploiement d’une force multinationale, annoncent les États-Unis

Aug 5, 2023 - 14:11
Aug 5, 2023 - 14:12
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Une mission d’observation bientôt en Haïti, en vue d’un déploiement d’une force multinationale, annoncent les États-Unis

La sous-secrétaire d’État adjointe américaine, chargée des affaires caribéennes et d’Haïti, Barbara A. Feinstein, annonce l’arrivée, d’ici quelques semaines, d’une mission d’évaluation en Haïti, dans la perspective d’un déploiement d’une force multinationale, lors d’un point de presse virtuel, auquel a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Cette annonce fait suite à la décision du gouvernement du Kenya, qui a proposé de prendre la tête d’une force multinationale, afin de venir en aide à la Police nationale d’Haïti (Pnh).

Barbara A. Feinstein a réaffirmé l’engagement du gouvernement des États-Unis d’Amérique en faveur de la réussite d’une force multinationale en Haïti.

Selon l’officielle américaine, la mission kényane, qui séjournera en Haïti, devrait s’entretenir avec les autorités haïtiennes et d’autres actrices et acteurs de la société autour des éventuels besoins de la mission de sécurité et de la manière dont le Kenya pourrait y contribuer.

D’autres autorités du Kenya doivent aussi se rendre aux États-Unis, afin d’intensifier les discussions avec les officiels du gouvernement américain et ceux de l’Organisation des Nations unies (Onu) à New York, a-t-elle indiqué.

« J’aimerais faire écho des propos du secrétaire d’État Antony Blinken, qui a remercié le gouvernement Kenyan, qui a proposé de prendre la tête d’une force multinationale afin de venir en aide à la police haïtienne ».

Le Canada s’est également dit prêt « à travailler avec le Kenya et tous les partenaires, afin d’assurer le succès de l’imminente mission de reconnaissance et de tout déploiement éventuel subséquent, sous mandat du Conseil de sécurité des Nations unies.

Barbara A. Feinstein dit déplorer les « atrocités commises par les gangs en Haïti, les attaques aveugles contre des femmes et des enfants, notamment la Violence basée sur le genre (Vbg), les actes de kidnapping, l’extorsion et d’autres types de violation, qui mettent en péril l’aide humanitaire ».

« Les États-Unis continuent d’appliquer une approche globale pour Haïti, notamment dans le domaine de sécurité en particulier, afin d’équiper et de former la Police nationale d’Haïti, faciliter la distribution de l’aide humanitaire, soutenir un dialogue inclusif mené par les Haïtiennes et Haïtiens avec les différents acteurs, notamment la Communauté des Caraïbes (Caricom) pour un consensus pouvant déboucher sur des élections ».

Elle rappelle combien les États-Unis vont proposer une résolution à l’Onu autour de cette force multinationale tout en plaidant pour « la collaboration des partenaires du Conseil de sécurité à cette fin ».

D’ici le mardi 15 août 2023, l’Onu devrait produire un rapport sur la sécurité, qui devrait influencer la manière dont le déploiement de cette force aurait lieu en Haïti.

« Ce sont des étapes importantes, et nous encourageons d’autres partenaires de la communauté internationale à participer, avec du financement, des équipements ou du personnel », dit la sous-secrétaire d’État adjointe américaine, chargée des affaires caribéennes et d’Haïti.

Entre 200 et 400 millions de dollars par an pour la force internationale

Le déploiement de la force multinationale en Haïti devrait coûter entre 200 et 400 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = +145.00 gourdes ; 1 euro = 150.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 103.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.60 aujourd’hui) , indique le secrétaire d’État adjoint au Bureau des affaires internationales en matière de stupéfiants et d’application de la loi, Todd Robinson, dans une interview exclusive au journal floridien Miami Herald, le jeudi 4 août 2023, consultée par l’agence en ligne AlterPresse.

« Ce que nous devions faire maintenant, c’était essayer de trouver un pays qui dirigerait cette force. Maintenant que nous pensons avoir trouvé cela, nous verrons après l’évaluation », a déclaré Tod Robinson.

« Ce sera au pays chef de file, aux Haïtiennes et Haïtiens et à l’Onu, de déterminer : à quoi cela va-t-il ressembler ? de quoi aura-t-on besoin ? Combien de forces supplémentaires, au-delà de ce qui pourrait potentiellement être engagé par un pays chef de file, seront nécessaires ? Et à quoi veulent-ils que cela ressemble ? Nous ne voulons rien exclure de tout cela », a-t-il confié au journal Miami Herald.

Antigua et Barbuda, Jamaïque et Bahamas emboitent le pays au Kenya

Selon des déclarations, relayées par le journal jamaïcain The Gleaner, le jeudi 3 août 2023, le premier ministre d’Antigua et Barbuda, Gaston Browne, se dit prêt à déployer des troupes en Haïti, soulignant que son pays veut jouer un rôle dans le rétablissement d’un climat de paix dans le pays.

Abondant dans le même sens, le premier ministre jamaïcain Andrew Holness a indiqué, le 3 août 2023, que son pays est aussi prêt à fournir des troupes dans le cadre du déploiement d’une éventuelle force multinationale, que le Kenya devrait commander en Haïti, toujours dans des propos relayés par le journal jamaïcain.

Le Ministère des affaires étrangères de l’archipel des Bahamas a salué la décision du Kenya de vouloir diriger une force internationale en Haïti, en attendant le feu vert du Conseil de sécurité de l’Onu.

« Les Bahamas ont engagé 150 personnes à soutenir la force multinationale, une fois autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies », fait savoir le Ministère des affaires étrangères de l’archipel des Bahamas.

Les États-Unis disent attendent avec impatience de travailler avec les partenaires d’Haïti, pour faire avancer ce processus avec succès, notamment par le biais d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant une force multinationale en Haïti, dans un communiqué.

Ils ont appelé les protagonistes haïtiens à prendre des mesures urgentes pour élargir le consensus politique et rétablir l’ordre démocratique, conformément à la Charte démocratique interaméricaine.

Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a écrit pour la première fois au Conseil de sécurité, le 8 octobre 2022, afin de solliciter le déploiement rapide d’une force armée d’action rapide, en réponse à un appel à l’aide, le 7 octobre 2022, du premier ministre de facto en Haïti, Ariel Henry, qui a mis en garde contre « le risque d’une crise humanitaire majeure ».

Guterres, qui était en visite en Haïti, le 1er juillet 2023, a appelé la communauté internationale à être prête à donner suivi à la décision du Conseil de sécurité de l’Onu, consistant à autoriser le déploiement immédiat d’une force de sécurité internationale robuste, qui viendrait assister la Police nationale d’Haïti dans la lutte contre les gangs armés.

« Ce n’est pas le moment d’oublier Haïti ou d’affaiblir notre solidarité envers son peuple », avait insisté Guterres.

Une résolution du Conseil des ministres de facto, prise le jeudi 6 octobre 2022, autorise Ariel Henry à « solliciter et obtenir des partenaires internationaux d’Haïti un support effectif pour le déploiement immédiat d’une force spécialisée armée, en quantité suffisante pour stopper, sur toute l’étendue du territoire, la crise humanitaire ».

Cette demande d’intervention militaire étrangère en Haïti, formulée par le gouvernement de facto à l’endroit de la communauté internationale, constitue un acte criminel et une trahison, ont qualifié plusieurs organisations nationales.

l’Association militaire d’Haïti (Amidh), regroupant d’anciens militaires, ainsi que différentes organisations syndicales de transports publics, entre autres, avaient estimé que la demande d’intervention militaire étrangère en Haïti, formulée par le gouvernement de facto à l’endroit de la communauté internationale, constitue un acte criminel et une trahison.

Le 17 octobre 2022, à New York, la Chine et la Russie ont exprimé des réserves quant à la perspective de déploiement d’une force internationale armée en Haïti, en réponse à la demande du gouvernement de facto en Haïti, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu.

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