Fusillade dans à Gecko bar, une quinzaine de blessés par balles: les dessous du drame raconté par des témoins

Le week-end écoulé, une violente altercation a éclaté au Gecko Bar, à Delmas 75, entre les agents de sécurité de l’ex-membre de la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR), Junior Bonheur — lui-même grièvement blessé — et d’autres policiers. 

Le propriétaire du club, Luckson Philémon, employé de la Protection civile, a également été atteint par plusieurs projectiles. 

Selon des sources concordantes, tout a commencé lorsqu’une policière attachée à la sécurité de Junior Bonheur a interdit de manière brutale l’accès à l’espace VIP du bar à un policier en civil. Offusqué, ce dernier a alors appelé en renfort plusieurs camarades de sa promotion, lourdement armés. Une seconde altercation s’en est donc suivie, au cours de laquelle l’agent de sécurité de Bonheur a tiré à bout portant sur le policier en question.  Ses camarades ont alors riposté, blessant par balles plusieurs personnes dont Junior Bonheur, ancien maire intérimaire de Petit-Goâve sous Jovenel Moïse, considéré comme étant à l’origine de l’incident. 

Le bar s’est ainsi transformé en un véritable champ de tirs. Selon le constat du juge de paix, un AK47 parmi d'autres armes a même été utilisée lors de la fusillade au cours de laquelle 38 projectiles ont été tirées. 

Toujours selon des informations recueillies, dans ce bar fréquenté par certains fonctionnaires de l’État durant les week-ends, la circulation d’armes ( pistolets ou fusils d’assaut) n’est pas interdite. Nous avons appris que le Gecko Bar, devenu un lieu désormais dangereux, a été fermé par les autorités judiciaires de la commune de Delmas.  Des scellés y ont été apposés. Selon le constat du juge de paix, un AK47 a même été utilisée lors de la fusillade au cours de laquelle 38 projectiles ont été tirées. 

Gecko n’est pas le seul établissement à Delmas où armes de guerre et alcool se côtoient dangereusement. Aujourd’hui, n’importe quel fonctionnaire de l’État ou entrepreneur peut se permettre d’embaucher un ou deux policiers lourdement armés pour se faire remarquer dans certaines activités festives sans que le haut commandement de l’institution en soit informé.

Ces genres de drame sont coutumiers dans les boites de nuit à Delmas et d'autres zones de la région métropolitaine. Il y a plusieurs mois deux policiers s'étaient entretués dans un bar à la suite d'une dispute. Ils s’étaient tirés dessus à plusieurs balles.