Le RNDDH persiste et signe: les trois conseillers impliqués dans le scandale BNC doivent être écartés du CPT
Le RNDDH persiste et signe: les trois conseillers impliqués dans le scandale BNC doivent être écartés du CPT

Alors que le dossier semblait disparaître de l’actualité suite à l’ordonnance de la cour d’appel, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) revient à la charge. Il exhorte le nouveau président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean à prendre des mesures immédiates pour écarter trois de ses membres soupçonnés de corruption dans le cadre du scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Dans une lettre officielle signée par Pierre Espérance, directeur exécutif, et Rosy Auguste Ducéna, responsable de programme, l’organisation rappelle que le CPT, issu de l’accord du 3 avril 2024, s’était engagé à lutter contre la corruption et l’impunité. Toutefois, la présence d’Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin au sein du Conseil compromet gravement cet engagement.
Selon le RNDDH, ces trois conseillers présidentiels sont accusés de corruption passive, de sollicitation de pots-de-vin et d’abus de fonction. Plus inquiétant encore pour l’organisme de droits humains, Emmanuel Vertilaire serait directement impliqué dans des manœuvres visant à influencer le système judiciaire.
Dans sa lettre, l’organisation de défense des droits humains dénonce sans détour ces agissements : « Emmanuel Vertilaire manipule le système judiciaire et organise des rencontres avec des membres du personnel judiciaire en charge de son dossier, démontrant ainsi un mépris total envers la justice haïtienne. »
Face à cette situation, le RNDDH exige qu’il soit immédiatement déchargé de la gestion des affaires judiciaires du CPT. « Il n’a pas la moralité requise pour assumer une telle responsabilité », insiste la lettre.
Une demande d’exclusion immédiate
Au-delà du cas de Vertilaire, le RNDDH estime que les deux autres conseillers incriminés, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin, doivent également être écartés. Selon l’organisation, leur maintien au sein du CPT envoie un message désastreux à la population et risque d’affaiblir davantage la crédibilité du Conseil.
Ainsi, « pour préserver l’intégrité de l’institution et réaffirmer la volonté du CPT de rompre avec l’impunité », le RNDDH appelle à leur mise à l’écart sans délai.
Par ailleurs, le RNDDH souligne que depuis l’éclatement du scandale de la BNC, l’image du CPT s’est considérablement dégradée. « Tous les regards sont tournés vers le Conseil et sur celui qui aura le courage de mettre fin à cette situation », prévient l’organisation.
Pour rappel, dans une lettre adressée à l’ancien Premier ministre Garry Conille le 24 juillet 2024, le président du conseil d’administration de la BNC, Raoul Pascal Pierre-Louis, avait révélé que les conseillers présidentiels Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire lui auraient exigé un paiement de 100 millions de gourdes pour conserver son poste. Face à ces pressions, il avait sollicité une intervention rapide afin d’assurer sa sécurité et de pouvoir exercer ses fonctions sans entraves.
Suite à ces dénonciations, l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) avait convoqué Raoul Pascal Pierre-Louis pour une audition prévue le 30 juillet 2024, mais il ne s'était pas présenté. Convoqué à nouveau par le juge en charge du dossier Benjamin Felismé, il s'était pas non plus présenté évoquant des raisons de sécurité.
Enfin, le RNDDH rappelle que le président du CPT porte une responsabilité capitale dans la gestion de cette crise. En conséquence, l’organisation l’exhorte à prendre des décisions fermes et à envoyer un signal fort contre la corruption au sein de l’État haïtien.
« Il est impératif que l’État ne soit pas dirigé par des individus poursuivis pour corruption », conclut la lettre du RNDDH, insistant sur l’urgence d’une action concrète pour restaurer la confiance du peuple haïtien.
La cour d'appel dans une ordonnance a cassé les mandats de comparution émis contre les 3 consillers Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles mettant en avant leur statut de président de la république. Les 3 acccusés avaient toujours rejeté les accusations portées contre eux et avaient toujours refusé de répondre aux questions du juge, vu que, selon eux, ils ne sont passibles que devant la Haute Cour de Justice.
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