De hauts responsables américains iront en Europe la semaine prochaine
De hauts responsables américains iront en Europe la semaine prochaine

Le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump a annoncé dimanche que de hauts responsables de l’administration américaine rencontreraient la semaine prochaine des responsables européens pour discuter de la manière de mettre fin à la guerre en Ukraine, près de trois ans après le début de l’invasion russe.
Samedi, le New York Post rapportait que M. Trump avait eu une conversation téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine pour discuter des mesures à prendre en vue d’une solution négociée. Il n’y a cependant pas eu de confirmation de la part de la Maison-Blanche ou du Kremlin. Le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, s’est refusé à tout commentaire.
Il a déclaré que l’économie russe ne se portait pas bien et que M. Trump était « prêt à imposer des droits de douane et à sanctionner » Moscou pour amener M. Poutine à la table des négociations.
M. Waltz a également souligné que l’administration Trump cherchait à utiliser les engagements de la semaine prochaine pour entamer des discussions sur la récupération d’une partie de l’aide apportée par les États-Unis à l’Ukraine. Il a ajouté que les alliés européens devront également jouer un rôle plus important dans le soutien à l’Ukraine à l’avenir.
« Nous devons récupérer ces coûts et cela passe par un partenariat avec les Ukrainiens en ce qui concerne leurs ressources naturelles, leur pétrole et leur gaz, mais aussi l’achat des nôtres », a dit M. Waltz à l’émission « Meet the Press » de la chaîne NBC.
« Ces conversations auront lieu la semaine prochaine. Un principe sous-jacent est que les Européens doivent s’approprier ce conflit à l’avenir. Le président Trump va y mettre fin. En ce qui concerne les garanties de sécurité, ce sont les Européens qui s’en chargeront. »
Le vice-président J. D. Vance se rendra à Paris lundi pour un sommet mondial sur l’intelligence artificielle et ira plus tard dans la semaine à la conférence de Munich sur la sécurité, à laquelle assistera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le secrétaire d’État Marco Rubio, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et l’envoyé spécial de M. Trump pour l’Ukraine et la Russie, Keith Kellogg, seront également présents à Munich.
Mercredi, M. Hegseth participera au principal forum international visant à obtenir des armes et des munitions pour l’Ukraine. Le lendemain, il assistera à Bruxelles à une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’OTAN.
Des pourparlers « très sérieux »
M. Poutine est plus près que jamais d’atteindre ses objectifs, alors que l’Ukraine est épuisée par les combats, et n’est guère incité à s’asseoir à la table des négociations, quelles que soient les flatteries ou les menaces de M. Trump, selon des experts russes et occidentaux interrogés par l’Associated Press.
M. Poutine a déjà déclaré que M. Trump était « intelligent et pragmatique » et a même repris ses fausses affirmations selon lesquelles il aurait gagné les élections de 2020. M. Trump a commencé par qualifier M. Poutine d’« intelligent » et a menacé la Russie de tarifs douaniers et de réductions des prix du pétrole, ce que le Kremlin a balayé du revers de la main.
Pendant la campagne électorale, M. Trump s’est vanté de pouvoir mettre fin à la guerre en 24 heures, ce qui s’est ensuite transformé en six mois. Il a indiqué que les États-Unis discutaient avec la Russie au sujet de l’Ukraine sans l’avis de Kyiv, affirmant que son administration avait même déjà des pourparlers « très sérieux ».
Cela irait à l’encontre de la position de l’administration Biden, qui a fait écho à l’appel de M. Zelensky, stipulant que l’Ukraine devrait être impliquée dans toutes les discussions.
Le dirigeant ukrainien a suggéré que tout accord de paix conclu sans la participation de Kyiv enverrait un signal dangereux aux dirigeants autoritaires de la Chine, de la Corée du Nord et de l’Iran.
Entre-temps, M. Trump a laissé entendre que lui et M. Poutine pourraient bientôt prendre des mesures « significatives » pour mettre fin à la guerre, dans laquelle la Russie subit quotidiennement de lourdes pertes, tandis que son économie souffre des sanctions occidentales, de l’inflation et d’une grave pénurie de main-d’œuvre.
Mais l’économie ne s’est pas effondrée et, comme M. Poutine a déclenché la répression la plus sévère contre les dissidents depuis l’époque soviétique, il ne subit aucune pression intérieure pour mettre fin au conflit.
Andriy Yermak, l’un des principaux conseillers de M. Zelensky, a déclaré à l’AP que la délégation ukrainienne profiterait de cette tribune pour présenter la position de Kyiv sur la fin de la guerre. Il a ajouté qu’il espérait discuter des garanties de sécurité qui pourraient être mises en place pour empêcher une nouvelle agression de la part de la Russie.
Le sommet de Munich survient à un moment charnière pour l’Ukraine, qui s’efforce d’établir une bonne relation avec la nouvelle administration américaine.
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