Des soldats Nord-Coréens déjà au front, selon Washington
Des soldats Nord-Coréens déjà au front, selon Washington
(Kyiv) Les États-Unis ont confirmé mardi que des troupes nord-coréennes étaient « engagées dans des opérations de combat » aux côtés des soldats russes dans la région russe de Koursk, dont une petite partie est occupée par les forces ukrainiennes, corroborant les accusations de Kyiv.
« Je peux confirmer que plus de 10 000 soldats nord-coréens ont été envoyés en Russie, la plupart sont arrivés dans la région de Koursk, où ils ont commencé à s’engager dans des opérations de combat avec les forces russes », a déclaré mardi le porte-parole du département d’État américain, Vedant Patel, soulignant « l’inquiétude » des États-Unis quant à cette alliance.
Selon Kyiv, quelque 11 000 soldats nord-coréens seraient déjà déployés en Russie et ont commencé à combattre contre les forces ukrainiennes dans la région de Koursk où ces dernières sont à l’offensive depuis août.
Ce déploiement inquiète grandement les pays occidentaux qui soutiennent l’Ukraine.
Quatre personnes tuées par une frappe russe sur un immeuble résidentiel
Une femme et ses trois enfants ont été tués dans leur appartement par un missile russe à Kryvyï Rig, ville natale du président Volodymyr Zelensky en Ukraine, selon le bilan annoncé mardi par les autorités, un drame qui a provoqué l’émoi dans le pays.
Le missile a détruit une section d’un immeuble résidentiel lundi matin, et dans la soirée le corps de la femme a été découvert sous les décombres.
Les services des situations d’urgence ont publié une photo de secouristes portant le corps de la femme dans un sac blanc. Elle avait 32 ans, selon le parquet général.
Puis, les secouristes ont retrouvé les corps de ses trois enfants, a indiqué mardi matin le parquet général.
Il s’agit de deux garçons âgés de deux et dix ans et d’une fillette de deux mois, selon leur grand-mère, citée par un média local.
Selon elle, seul le père a survécu, car il était dans une autre pièce au moment de l’explosion.
L’UNICEF s’est déclaré dans un communiqué « dévastée » par cette nouvelle tragédie, s’alarmant de l’augmentation ces dernières semaines du nombre d’enfants tués dans les attaques russes en Ukraine.
« Au cours des 12 premiers jours de novembre, des attaques intenses et soutenues ont tué au moins quatre enfants et en ont blessé plus de vingt », a-t-il déploré.
Au moins 589 enfants sont morts et 1681 ont été blessés en Ukraine depuis le début de l’invasion, selon le parquet général ukrainien. Un chiffre largement sous-estimé faute d’accès aux zones occupées par l’armée russe, soit presque 20 % du territoire ukrainien.
« Chaque nuit, les enfants d’Ukraine s’endorment dans la peur et l’incertitude » craignant de nouvelles frappes, a poursuivi l’UNICEF. « Quand ils ne sont pas dans leur lit, les enfants se cachent dans les couloirs et les abris anti-bombes au milieu des alarmes et des explosions ».
L’attaque de Kryvyï Rig a provoqué une vague d’émotion en Ukraine. Sur les réseaux sociaux, les internautes relayaient une photo du père, Maksym Koulyk, le regard noir sur les lieux du drame, et celles de sa femme Olena avec leur fils aîné, Kyrylo.
« C’est un chagrin indescriptible ! Condoléances aux proches », a déclaré mardi sur Telegram le commissaire ukrainien aux droits de la personne Dmytro Loubinets.
La municipalité a décrété mercredi une journée de deuil dans la ville.
Ce drame a rappelé les tragédies d’autres familles décimées par les frappes russes. La dernière date de début septembre lorsqu’une mère et ses trois filles adolescentes avaient été tuées par un missile russe chez elles à Lviv, grande ville de l’Ouest. Seul le père avait survécu.
À Odessa, en avril 2022, une frappe de missile russe sur un immeuble résidentiel avait tué une fillette de trois mois, sa mère et sa grand-mère. Le père, sorti faire des courses au moment de l’attaque, avait ensuite rejoint l’armée ukrainienne et avait été tué au combat en 2023.
Les autorités de Zaporijjia ont par ailleurs déclaré que deux personnes avaient été blessées par des frappes russes dans cette grande ville du sud qui subit des bombardements de plus en plus meurtriers ces dernières semaines.
Moscou prépare un assaut sur le front sud, selon Kyiv
La Russie a renforcé son contingent militaire et intensifié ses bombardements en prévision d’un assaut sur le front sud, où les positions sont restées globalement inchangées ces derniers mois, a assuré mardi un porte-parole militaire ukrainien.
Une offensive russe dans la région méridionale de Zaporijjia constituerait un défi pour l’armée ukrainienne, déjà à la peine sur le front de l’est et qui est toujours engagée dans une incursion dans la région russe de Koursk, à la frontière nord.
« Les Russes se préparent depuis un certain temps, depuis plusieurs semaines, à mener des opérations d’assaut dans plusieurs directions, en particulier dans la direction de Zaporijjia », a déclaré à l’AFP Vladyslav Volochyne, porte-parole de l’armée ukrainienne dans le secteur sud.
Il a précisé que l’armée russe renforçait ses effectifs notamment dans les secteurs de Vremivka, Gouliaïpolé et Robotyné.
« Chaque jour, elle y effectue des reconnaissances aériennes et techniques, et se réapprovisionne en munitions. Depuis plusieurs semaines, l’ennemi se prépare à utiliser des véhicules blindés », a-t-il poursuivi.
M. Volochyne a refusé de donner le nombre de soldats russes rassemblés dans ce secteur du front, mais selon lui, des petits groupes lancent déjà plusieurs attaques chaque jour.
Il a assuré que les forces ukrainiennes ont renforcé leurs lignes de défense et qu’elles se tiennent prêtes à repousser un assaut de grande envergure.
L’été dernier, les forces ukrainiennes avaient lancé une offensive de grande envergure pour reconquérir les régions de Zaporijjia et de Kherson, dans le sud du pays, mais n’avaient pas réussi à réaliser d’avancées significatives.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui averti récemment que la Russie a préparé une force de quelque 50 000 soldats, qui comprend selon lui plusieurs milliers de soldats nord-coréens, afin de reconquérir les zones de la région russe de Koursk encore occupées par l’Ukraine.
What's Your Reaction?