Le vice-président kényan menacé de destitution, “point culminant” d’une brouille au sommet de l’État

À partir du 8 octobre, une motion de destitution à l’encontre de Rigathi Gachagua, largement soutenue par l’Assemblée nationale, doit être examinée. Accusé notamment de corruption, le vice-président paye surtout la dégradation de sa relation avec le président William Ruto.

Rien en va plus au sommet de l’État kényan. Après des mois de tensions, la “bromance” qui unissait le président William Ruto à son numéro deux, le vice-président Rigathi Gachagua, a volé en éclats au grand jour avec le dépôt d’une motion de destitution devant le Parlement, relate le quotidien kényan Nation. Un divorce qui pourrait coûter sa place au vice-président, alors que le texte doit être examiné par les députés, mardi 8 octobre.

Dans un document d’une centaine de pages, le député Mwengi Mutuse, à l’origine du texte, interroge en particulier la fortune de Rigathi Gachagua : “Au cours des deux dernières années, le vice-président a inexplicablement amassé un énorme portefeuille immobilier estimé à 5,2 milliards de shillings [36 millions d’euros], principalement grâce à la corruption et au blanchiment d’argent”, affirme-t-il.

Le vice-président est également accusé d’avoir semé la division ethnique, violé la Constitution et porté atteinte à la fonction présidentielle. Mais au-delà de ces accusations, le dossier est surtout perçu comme “le point culminant de la brouille entre [Rigathi] Gachagua et le président William Ruto”, résume le quotidien The Star.

Après avoir été élus sur un ticket commun en 2022 face au président sortant, Uhuru Kenyatta, les deux hommes sont à couteaux tirés depuis des mois.