« Port-au-Prince est toujours dominé par les gangs », dit Bob Rae

« Port-au-Prince est toujours dominé par les gangs », dit Bob Rae

Sep 13, 2024 - 11:52
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« Port-au-Prince est toujours dominé par les gangs », dit Bob Rae

(Ottawa) Si l’été a permis aux policiers kényans et haïtiens de reprendre le contrôle de certaines infrastructures, comme l’aéroport, le chemin à parcourir reste considérable en Haïti. La situation est notamment critique dans les camps de réfugiés, où les violences sexuelles ont enregistré une hausse alarmante, selon l’ONU.

Lors d’un récent déplacement dans l’île des Caraïbes, l’ambassadeur du Canada auprès des Nations unies, Bob Rae, a constaté que la situation sécuritaire s’était améliorée. « Il y a des progrès à Port-au-Prince, dit-il. Les marchés sont tous ouverts, les gens sont dans les rues dans certaines parties de la ville. »

« Des hôpitaux qui étaient fermés ont rouvert, le principal port de la capitale a rouvert. L’aéroport aussi a complètement rouvert ; il y a des vols commerciaux entre Haïti et les États-Unis », fait valoir le diplomate au cours d’une entrevue téléphonique à son retour de mission.

PHOTO ODELYN JOSEPH, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Des policiers montent la garde près de l’aéroport de Port-au-Prince, le 5 septembre.

Il y a cependant encore loin de la coupe aux lèvres, lâche-t-il du même souffle. « La ville de Port-au-Prince est toujours dominée par les gangs. Les gangs n’ont pas disparu », expose Bob Rae, qui effectuait son premier voyage à titre de président du Conseil économique et social de l’ONU.

Les membres de ces groupes criminels qui gangrènent le pays continuent à semer la terreur dans plusieurs secteurs de la capitale, mais aussi dans les camps de personnes déplacées, a alerté récemment le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA)1.

« Entre mars et mai 2024, le nombre de cas de violences sexuelles et liées au genre enregistrés par l’UNFPA et ses partenaires a augmenté de plus de 40 %, mais ces cas déclarés sont seulement une petite partie du total », lit-on dans un communiqué cité par l’Agence France-Presse.

« Ce sont des conditions très, très difficiles. La violence contre les femmes est un aspect terrible de la vie en Haïti », lâche Bob Rae.

Les gangs et leurs tentacules

Et même si les policiers du Kenya ont élaboré, de concert avec la Police nationale d’Haïti, une approche « très précise » pour stabiliser la situation sécuritaire au pays, il n’y a rien de simple dans le plan d’éradication des groupes criminels qui sévissent en Haïti, dit l’ambassadeur Rae.

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