En Allemagne, le “triomphe” de l’extrême droite à l’Est, Scholz “humilié”
Selon les projections, l’AfD devient la première force politique en Thuringe (32,8 %) et talonne les conservateurs en Saxe (30,7 %), deux Länder de l’ex-RDA. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un parti d’extrême droite arrive en tête d’une élection en Allemagne.
Selon les projections, l’AfD devient la première force politique en Thuringe (32,8 %) et talonne les conservateurs en Saxe (30,7 %), deux Länder de l’ex-RDA. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un parti d’extrême droite arrive en tête d’une élection en Allemagne.
“Le tremblement de terre attendu depuis des mois a bien eu lieu”, observe Le Soir, en faisant état de la victoire “écrasante”, dimanche 1er septembre, du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) aux élections régionales de Thuringe et de Saxe, un “triomphe” qui “va changer la politique allemande”.
Selon les projections, l’AfD devient la première force politique en Thuringe (32,8 %) et talonne les conservateurs en Saxe (30,7 %), deux Länder de l’ex-République démocratique allemande (RDA).
C’est la première fois qu’un parti d’extrême droite arrive en tête d’une élection en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale, souligne la Deutsche Welle.
La BBC note pour sa part que “Charlotte Knobloch, l’une des survivantes de l’Holocauste les plus connues d’Allemagne, a souligné que l’élection avait eu lieu quatre-vingt-cinq ans jour pour jour après le début” du conflit.
L’AfD “plus forte que jamais”
Le chef de file de l’AfD en Thuringe, Björn Höcke, s’est félicité d’une “victoire historique”. Jusqu’à présent, note cependant la Deutsche Welle, aucun parti n’a voulu faire partie d’une coalition avec l’AfD, ce qui “rend difficile” son accession au pouvoir. Le secrétaire général national de la CDU, Carsten Linnemann, a déclaré que “les électeurs des deux Länder savaient [qu’il] ne [se] former[ait] pas de coalition avec l’AfD, et [que] cela restera[it] ainsi.” “Nous sommes très, très clairs sur ce point”, a-t-il insisté.
Si les deux Länder sont “relativement petits, représentant environ 7 % de la population allemande, ils restent un signe de la popularité croissante de l’AfD”, contextualise la radiotélévision allemande.
Reste que “l’AfD est plus forte que jamais” et “saura utiliser sa nouvelle puissance”, même sans participation à une coalition, prévient de son côté Die Welt.
Le parti anti-immigration et anti-islam, créé il y a onze ans, a passé la dernière semaine de campagne “à exploiter le choc et l’indignation” provoqués par le triple meurtre au couteau imputé à un Syrien à Solingen, dans l’ouest du pays, retrace The Guardian.
“Alarmant”
Les élections ont aussi mis en évidence “la montée” d’un autre parti “anti-establishment”, remarque la Deutsche Welle. L’Alliance populiste de gauche Sahra Wagenknecht (BSW), créée au début de l’année, devrait arriver en troisième position en Thuringe et en Saxe, derrière l’AfD et la CDU. Ce qui fait de cette formation “qui combine des positions anti-immigration avec des politiques économiques de gauche et critique également le soutien de l’Allemagne à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie” un “possible faiseur de roi dans les coalitions potentielles qui cherchent à exclure l’AfD”.
Les résultats en Saxe et en Thuringe sont “alarmants pour les démocrates – notamment pour [le chancelier Olaf] Scholz”, dont la coalition “feux tricolores”, composée du SPD, du FDP et des Verts, est “humiliée”, analyse Süddeutsche Zeitung.
Les scores de ce dimanche sont “désastreux” pour les trois partis au pouvoir dans le gouvernement fédéral de centre-gauche d’Olaf Scholz, chacun obtenant un pourcentage de voix à un chiffre dans les deux Länder, abonde The Guardian. Le SPD du chancelier a enregistré des pertes dans les deux Länder, avec une part de voix de quelque 6 % en Thuringe et de 7 % en Saxe. Et ce “un an avant les prochaines élections générales en Allemagne”.
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