Des échantillons de la face cachée de la Lune rapportés sur Terre par la sonde chinoise Chang'e-6

La sonde Chang'e-6 est revenue mardi sur Terre, avec à son bord les premiers échantillons jamais rapportés de la face cachée de la Lune, marquant le "succès complet" de la mission chinoise, selon l'agence spatiale nationale.

Jul 1, 2024 - 11:22
Jul 1, 2024 - 11:24
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Des échantillons de la face cachée de la Lune rapportés sur Terre par la sonde chinoise Chang'e-6

La sonde Chang'e-6 est revenue mardi sur Terre, avec à son bord les premiers échantillons jamais rapportés de la face cachée de la Lune, marquant le "succès complet" de la mission chinoise, selon l'agence spatiale nationale.

Tout s’est déroulé comme prévu. La sonde « Chang’e 6 » (la déesse de la Lune), la sixième mission du programme chinois d’exploration lunaire, avait quitté la Terre le 3 mai dernier. Elle a ensuite passé trois semaines en orbite avant de larguer un alunisseur le 2 juin sur la face cachée de notre satellite naturel, dans le cratère Apollo, situé dans le bassin Pôle Sud-Aitken, créé par l’impact d’un astéroïde il y a plus de 4 milliards d’années. Là, du 2 au 4 juin comme programmé, l’alunisseur a pu prélever avec une pelle des échantillons de poussières à la surface puis, à l’aide d’une foreuse, percer un trou – un peu moins profond que prévu – pour récupérer des roches datant de cette lointaine période. Ensuite la partie supérieure de l’engin a redécollé de notre satellite avec à son bord son précieux chargement de près de 2 kg d’échantillons lunaires transférés à un orbiteur qui les a livrés le 25 juin à 14h 07 (heure locale) dans la région de Mongolie intérieure.

Désormais 2 kg d’échantillons de roches et de poussières vont être analysés

Le succès de cette mission est d’autant plus remarquable qu’elle était très complexe parce qu’il est impossible de communiquer directement avec la face cachée de la Lune. Pour assurer la fonction relais, la Chine avait donc envoyé en orbite lunaire, dès le 20 mars 2024, le satellite relais Queqiao 2 (« pont des pies » 2) afin de réaliser automatiquement toutes les manœuvres d’atterrissage de l’alunisseur et de remontée vers l’orbiteur. La précieuse cargaison de roches et de poussières lunaires a alors été placée dans une capsule avant que l’orbiteur n’entame son retour vers la Terre. Après une entrée à très grande vitesse dans l’atmosphère, la capsule a livré en temps et en heure son extraordinaire chargement dans la bannière de Siziwang, dans la région autonome de Mongolie-Intérieure. Maintenant, les presque 2 kg d’échantillons de roches et de poussières qu’elle a rapportés vont être analysés par des chercheurs locaux et internationaux. Ils pourraient contenir des fragments des hauts plateaux lunaires, de coulées volcaniques et peut-être même du manteau supérieur de la Lune, ce qui aiderait à comprendre l’histoire évolutive de la Lune.

La Chine en pointe sur tous ses équipements

Si la Chine a pu réussir une mission aussi complexe, c’est qu’elle dispose d’une grande maîtrise de la fiabilité et de la qualité de tous les équipements, après être parvenu à quatre reprises à poser des engins sur la Lune. En 2019, la mission Chang’e 4 avait réalisé le premier alunissage sur la face cachée de notre satellite naturel, mais sans ramener d’échantillons. L’année suivante, Chang’e 5 avait rapporté des roches lunaires toujours en cours d’analyse. Aujourd’hui, c’est le succès de Chang’e 6. En 2026, Chang’e 7 explorera le pôle sud lunaire, à la recherche de potentielles traces d’eau. Deux ans plus tard, Chang’e 8 étudiera la faisabilité d’une station de recherche lunaire internationale (ILRS), un projet sino-russe de base permanente pour préparer l’envoi de missions automatiques avant le possible accueil des premiers taïkonautes après 2030.

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