L’extrême droite « prête à gouverner » à une semaine du premier tour
L’extrême droite « prête à gouverner » à une semaine du premier tour
(Paris) L’extrême droite a assuré, lundi, être prête à gouverner la France, à six jours du premier tour d’élections législatives aussi fondamentales qu’incertaines, et dont elle est la grande favorite.
« Nous sommes prêts » à gouverner, a répété Jordan Bardella, le jeune président du parti d’extrême droite français Rassemblement national (RN) en présentant son programme, alors que les sondages le créditent de 35,5 à 36 % des voix.
Le RN est « le seul mouvement à pouvoir mettre en œuvre dès maintenant et raisonnablement les aspirations » des Français, a affirmé celui qui, à 28 ans, aspire à devenir premier ministre.
« Le RN n’est pas prêt à gouverner », a répondu le premier ministre macroniste Gabriel Attal. C’est « un parti d’opposition et non pas un parti de gouvernement », a-t-il argué sur la radio Europe 1 et la chaîne CNews.
Jordan Bardella a déroulé son programme lundi, proposant notamment « un big bang de l’autorité » à l’école dès septembre, avec interdiction des téléphones portables dans les établissements, vouvoiement des enseignants et expérimentations du port de l’uniforme.
Sur l’étranger, il a répété qu’il maintiendrait le soutien de la France à Kyiv, mais s’opposerait à l’envoi de missiles longue portée et de troupes françaises en Ukraine. Il a aussi écarté, dans l’immédiat, la reconnaissance d’un État palestinien, estimant que « ce serait reconnaître le terrorisme ».
Jordan Bardella a par ailleurs agité le chiffon rouge en cas de victoire du Nouveau Front populaire, alliance de partis de gauche (27 à 29,5 %, selon les sondages) réunis malgré de profondes divergences, en prédisant l’explosion de l’immigration et une profonde crise économique.
Le camp de la majorité du président Emmanuel Macron, critiqué de toutes parts pour avoir dissout l’Assemblée nationale, apparaît comme la plus affaiblie des trois forces en lice (19,5 à 20 %), même avec une alliance avec les Républicains opposés au RN (7 à 10 %).
L’alliance de gauche, elle, reste embourbée dans les spéculations autour de son très clivant candidat pour diriger le gouvernement, Jean-Luc Mélenchon, patron de la gauche radicale La France Insoumise (LFI).
« S’il veut rendre service au Nouveau Front populaire, il faut qu’il se mette de côté, qu’il se taise », a grincé dimanche l’ex-président socialiste François Hollande, candidat en Corrèze (centre).
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