Ultimatum de 72 heures au gouvernement de facto pour réduire de 40% les prix des produits pétroliers en Haïti
Ultimatum de 72 heures au gouvernement de facto pour réduire de 40% les prix des produits pétroliers en Haïti
Plusieurs syndicats de transports publics accordent un délai de 72 heures (jusqu’à vendredi 21 juillet 2023) au gouvernement de facto pour réduire de 40% les prix des produits pétroliers sur le marché en Haïti, conformément au décret du 9 mars 1995 exigeant une indexation des prix à la pompe à toute variation de 5% du baril du pétrole sur le marché international.
Ce rappel a été fait par de nombreux syndicalistes de transports publics en conférence de presse d’avertissement, le mardi 18 juillet 2023, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Les gouvernements, qui se sont sont succédé à la direction politique en Haïti, n’ont jamais appliqué le décret du 9 mars 1995 ».
Les syndicats des transports publics en Haïti fustigent l’attitude du gouvernement de facto qui annonce une baisse de seulement 10.00 gourdes sur le gallon de gazoline et de 50.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = + 150.00 gourdes ; 1 euro = 155.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 105.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.60 gourdes aujourd’hui), sur les gallons respectifs de diesel et de kérosène ou gaz blanc, à compter du jeudi 20 juillet 2023.
Or, le prix du baril du pétrole, en baisse depuis septembre 2022 sur le marché international, vient de chuter à plus de 40%, signalenet-ils.
En décembre 2021, quelques mois après l’assassinat (le 7 juillet 2021) de l’ancien président de facto Jovenel Moise, le gouvernement de facto d’Ariel Henry avait promis d’ajuster les prix des produits pétroliers, lors d’une rencontre avec les syndicats des transports publics.
« Au cours de cette rencontre, nous avons proposé au gouvernement de facto de subventionner les 20 % de consommation dans la branche des transports publics. Car, c’est à peu près le pourcentage consommé par les transports publics lors des commandes des produits pétroliers en Haïti »..
Une subvention, qui serait, par conséquent, au bénéfice des passagères et passagers, des petites commerçantes et des petits commerçants. Lors même que le prix du baril de pétrole aurait augmenté à l’échelle internationale, les prix des transports publics n’auraient pas changé.
« Le gouvernement de facto nous avait demandé comment pourrait-il s’y prendre pour subventionner les transports publics. Comme réponse, nous lui avons suggéré d’octroyer une carte pétrolière de subvention ciblée. De la même façon que quelqu’un puisse aller s’approvisionner avec une carte de crédit ou de débit, la carte pétrolière de subvention ciblée voudrait également qu’un conducteur puisse s’approvisionner en carburant », expliquent les syndicats des transports en Haïti..
Deux types de véhicules, ceux avec les plaques d’immatriculation Transports passagers (Tp) et Transports de marchandises (Tm), bénéficieraient déjà de ce programme, en attendant d’autres véhicules avec d’autres types de plaques d’immatriculation.
Mais, jusqu’à date (juillet 2023), le gouvernement de facto d’Ariel Henry n’a rien fait, s’indignent les syndicats des transports publics.
Le 13 septembre 2022, le gouvernement de facto en Haïti avait confirmé son intention d’augmenter substantiellement les prix de tous les produits pétroliers en Haïti.
Malgré de nombreuses mobilisations contre toutes velléités gouvernementales d’ajuster les prix à la pompe des produits pétroliers sur le marché national, le gallon de gazoline est passé, en septembre 2022, de 250.00 à 570.00 gourdes (128%), le diesel de 353.00 à 670.00 gourdes (89.81%) et le kérosène de 352.00 à 685.00 gourdes (94.60%).
Entre-temps, de septembre 2022 à juillet 2023, le prix du baril du pétrole a continué de chuter sur le marché international, atteignant les 79.00 dollars américains le 18 juillet 2023.
« Comment les parents, qui ont plusieurs enfants, vont-ils s’évertuer pour les envoyer à l’école à la rentrée académique du lundi 11 septembre 2023 ? De combien d’argent devraient-ils disposer pour la nourriture, les transports publics, etc. » ?, s’interrogent les syndicats des transports publics.
Cela fait 2 ans (depuis le 20 juillet 2021) que le gouvernement de facto laisse faire les gangs armés qui rançonnent, en toute impunité, les chauffeurs de transports publics, comme à Martissant, un quartier dans la périphérie sud de Port-au-Prince sous contrôle de ces hordes criminelles depuis le 1er juin 2021, et la route nationale No. 1 (au nord) interdite de passage par les gangs de Cannan et d’autres.
« Nous exigeons que le gouvernement de facto prenne toutes les dispositions pour se colleter aux gangs armés, de manière à nous permettre de vaquer à nos activités régulières de transports publics en toute sécurité, pour notre bien-être et celui de nos familles », proclament les syndicats de transports publics à leur conférence de presse d’avertissement du mardi 18 juillet 2023.
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