Haïti-Criminalité : La Fjkl souhaite « une justice impitoyable » contre les auteurs et complices du massacre à Canaan
Haïti-Criminalité : La Fjkl souhaite « une justice impitoyable » contre les auteurs et complices du massacre à Canaan
L’organisme de défense des droits humains Fondasyon je klere (Fjkl) demande à la justice haïtienne de se montrer « impitoyable » contre les auteurs et complices du massacre perpétré à Canaan, lors d’une manifestation organisée, le samedi 26 août 2023, par « l’église évangélique piscine de Bethesda », dirigée par le pasteur Marcorel Zidor alias Marco, contre le gang de ce quartier, dans une prise de position dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Trop c’est trop ! », déplore la Fjkl, qui appelle la justice à faire une stricte application de la loi.
« Il est temps de faire respecter la loi. Ceux qui, par leur discours, ont provoqué ce massacre, comme les auteurs de ce massacre (du 26 août 2023), doivent répondre de leurs actes », ajoute-t-elle, tout en présentant ses sympathies aux parents des victimes.
Le gang armé de Canaan a froidement assassiné par balles un nombre indéterminé de personnes et blessé plusieurs autres par balles, lors d’une attaque, le samedi 26 août 2023, contre la foule de manifestantes et manifestants, dont certains armés de machettes et de bâtons, qui s’étaient rendus à Canaan (au nord de Port-au-Prince), pour exiger la fin des tueries perpétrées par le gang de Canaan.
La foule aurait contourné « les dispositifs de sécurité, qui ont été établis par les forces de l’ordre, et est quand même arrivée dans les zones souhaitées, pour affronter les membres dudit gang », a expliqué la Police nationale d’Haïti (Pnh), dans une note.
La Pnh déclare « avoir pris des dispositions, en établissant des périmètres de sécurité, pour empêcher les participantes et participants » d’atteindre leur destination.
Des pourparlers auraient été également entrepris, en vue de convaincre les organisateurs « de ne pas continuer dans cette entreprise, pour éviter un carnage de la part des bandits, qui disposent d’un arsenal de guerre », selon la Pnh.
La marche du samedi 26 août 2023 « a été précédée d’un discours pastoral, faisant l’apologie de la violence, appelant les citoyens à s’armer les uns contre les autres en vue de « déchouquer » les gangs armés par la violence », condamne la Fjkl.
Elle relève, ces derniers temps, une multiplication des appels à la violence visant à porter les citoyennes et citoyens à se substituer aux forces de l’ordre, « dans l’indifférence totale des autorités établies, qui laissent la société aller à son dépérissement ».
La Fjkl assimile le fait de porter les citoyennes et citoyens à s’armer les uns contre les autres et la provocation à la violence dans les discours pastoraux, à des actes criminels prévus et punis par le Code pénal en Haïti.
Trois à quinze ans de prison est la peine prévue par la loi en la matière, rappelle-t-elle.
Le climat de terreur continue de s’intensifier, en toute impunité, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en dépit des consignes, qui ont été dites passées par le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), à la Pnh pour intervenir sur tout le territoire de la république, pour protéger la population.
Plusieurs milliers de personnes continuent d’abandonner leurs domiciles face à la terreur persistante des gangs armés dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite.
Dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 août 2023, de nouvelles tensions ont été provoquées par les gangs armés à l’avenue Martin Luther King plus connue sous le nom de Nazon, à Christ Roi, Solino, Carrefour Feuilles (sud-est), Croix-des-Bouquets, Tabarre et Delmas (nord-est).
De janvier à la fin du mois d’août 2023, 712 personnes ont été tuées soit par balles, soit calcinées, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, dans les violences des gangs armés, selon un décompte de la Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce-Jilap).
Du 1er au 25 août 2023, près d’une centaine de personnes ont été assassinées, selon la Ce-Jilap, relevant qu’au moins trois personnes sont tuées par jour dans ces violences armées.
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