Ukraine : Trois ans de guerre — où en est réellement le rapport de force avec la Russie ?

Trois ans après le déclenchement de l’offensive russe, la guerre en Ukraine s’est transformée en un conflit d’usure dont l’issue reste incertaine. Le rapport de force sur le terrain évolue lentement, tandis que les équilibres diplomatiques se redessinent en Europe et au-delà.

⚔️ Une armée russe affaiblie mais renforcée dans la durée

L’armée russe a subi des pertes considérables depuis février 2022 : plusieurs centaines de milliers de soldats tués ou blessés et des milliers de véhicules détruits, selon les estimations occidentales. Malgré cela, Moscou a réussi à reconstituer ses forces grâce à une mobilisation partielle et à une production d’armements en hausse.

En 2025, la Russie dispose d’une supériorité quantitative en munitions, drones et artillerie. Elle contrôle une bande continue de territoires dans l’est et le sud de l’Ukraine, notamment dans les régions de Louhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson, avec des lignes de défense profondément fortifiées.

???????? Une Ukraine résiliente mais sous pression

L’armée ukrainienne, soutenue par les livraisons occidentales, a résisté à l’avancée initiale russe et repris plusieurs zones en 2022 et 2023. Mais la contre-offensive de l’été 2023 n’a pas permis de briser les lignes ennemies.

Aujourd’hui, Kiev fait face à une pénurie de munitions et de soldats expérimentés. L’aide occidentale reste indispensable, mais elle arrive parfois tardivement. Les systèmes de défense aérienne livrés par les alliés ont permis de limiter l’impact des frappes russes sans toutefois inverser le rapport de force.

????️ Technologie et logistique : deux approches opposées

La Russie mise sur une production de masse et sur le soutien indirect de partenaires comme l’Iran (drones Shahed) ou la Corée du Nord (munitions). Elle combine frappes aériennes, drones et artillerie dans une stratégie de pression constante.

L’Ukraine, de son côté, s’appuie sur la qualité de ses équipements occidentaux – chars Leopard, missiles Storm Shadow, systèmes HIMARS – mais dépend entièrement de la volonté politique des capitales européennes et de Washington pour maintenir cet avantage.

???? Un front diplomatique gelé, mais des équilibres fragiles

Aucune négociation de paix majeure n’est actuellement en cours. Moscou maintient ses objectifs initiaux de « démilitarisation » de l’Ukraine, tandis que Kiev exige un retrait total des troupes russes.

La situation pourrait toutefois évoluer dans les prochains mois sous l’effet de plusieurs facteurs :

• L’épuisement progressif des ressources ukrainiennes,

• Les débats politiques en Europe et aux États-Unis sur la poursuite de l’aide,

• Les incertitudes liées à l’élection présidentielle américaine de novembre 2024.

???????? L’Europe entre soutien et prudence

L’Union européenne joue un rôle de plus en plus central dans le soutien économique et militaire à Kiev. Mais des divergences persistent entre États membres, notamment sur la perspective d’une adhésion rapide de l’Ukraine. Des pays comme la Hongrie ou la Slovaquie freinent certaines initiatives, rendant les décisions plus lentes.

???? Des perspectives incertaines à court terme

À moyen terme, trois scénarios sont envisagés par les experts :

1. Un statu quo prolongé avec une ligne de front figée.

2. Une progression russe progressive, grâce à son avantage logistique.

3. Un renforcement ukrainien, conditionné à un afflux rapide d’aide militaire occidentale.

???? Un équilibre fragile

Trois ans après le début du conflit, la Russie semble avoir consolidé ses positions sur le terrain, sans toutefois atteindre ses objectifs initiaux. L’Ukraine, malgré des difficultés croissantes, reste soutenue par ses alliés et conserve une capacité de résistance significative.

Les prochains mois seront déterminants : ils dépendront autant des dynamiques militaires que des choix politiques des partenaires occidentaux.