La Russie refuse tout échange de territoires occupés

La Russie refuse tout échange de territoires occupés

Feb 12, 2025 - 09:46
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La Russie refuse tout échange de territoires occupés

(Kyiv) Le Kremlin a rejeté mercredi tout échange de territoires occupés avec l’Ukraine, après une nouvelle nuit de bombardements à Kyiv et en réponse à une proposition en ce sens du président ukrainien, Volodymyr Zelensky

Face à ces frappes meurtrières sur la capitale ukrainienne, M. Zelensky a martelé que son homologue russe Vladimir Poutine refusait la paix, en pleines tractations sur de possibles pourparlers.

Le président américain Donald Trump a lui salué mardi la libération par la Russie d’un Américain en échange d’un ressortissant russe, y voyant un geste de « bonne volonté » du Kremlin et un pas en direction de la fin de la guerre en Ukraine.

Le conflit a fait des centaines de milliers de morts et de blessés en près de trois ans et mercredi, à l’aube, Kyiv a subi de nouvelles frappes de missiles et de drones, qui, selon la mairie, ont fait au moins un mort et trois blessés.

« Poutine ne se prépare pas à la paix. Il continue de tuer des Ukrainiens et de détruire des villes. Seules des mesures fortes et une pression sur la Russie peuvent mettre fin à cette terreur », a fustigé M. Zelensky.

« Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est de l’unité et du soutien de tous nos partenaires », a-t-il poursuivi.

Dans un communiqué, le ministre russe de la Défense a affirmé avoir frappé « des ateliers » de production de drones de l’armée.

L’incertitude Trump

En difficulté sur le front, l’Ukraine est aussi dans l’incertitude quant à l’avenir du soutien militaire des États-Unis depuis le retour de Donald Trump.  

Ce dernier dit vouloir mettre fin à la guerre rapidement, mais sans dire comment. Kyiv craint d’être forcé à un accord défavorable.

Dans ce contexte, Volodymyr Zelensky a commencé à esquisser de possibles concessions.

Il a évoqué mardi « un échange » de territoires, l’Ukraine occupant, depuis août, une petite partie de la région russe de Koursk et la Russie occupant environ 20 % du territoire ukrainien.  

Le Kremlin a rejeté mercredi cette proposition, jurant « d’anéantir » ou « de chasser » les soldats ukrainiens présents en Russie.

La semaine dernière, abandonnant une position de principe datant de 2022, M. Zelensky s’était dit disposé à négocier avec Vladimir Poutine. Une proposition là aussi balayée par le Kremlin, qui réclame de facto la reddition de l’Ukraine.  

Kyiv réclame pour sa part des garanties de sécurité, notamment un engagement clair des États-Unis, ainsi que le déploiement de 200 000 troupes européennes pour garantir une trêve éventuelle.

Vladimir Poutine veut lui que l’Ukraine dépose les armes, cède cinq régions et renonce à rejoindre l’OTAN.

Sur le terrain, l’armée du Kremlin continue d’avancer, et ce malgré ses lourdes pertes, face à des forces ukrainiennes en manque de soldats et d’armements.

Les États-Unis n’enverront pas de troupes en Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de paix, a affirmé mercredi à Bruxelles le nouveau secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth.

« Pour être clair, dans le cadre de garanties de sécurité, il n’y aura pas de troupes américaines déployées en Ukraine », a-t-il affirmé à l’ouverture d’une réunion au siège de l’OTAN.

L’Europe devra fournir l’« écrasante » part de la future aide à l’Ukraine, a averti mercredi le secrétaire américain à la Défense, soulignant que les États-Unis ne toléreraient plus « une relation déséquilibrée » au sein de l’OTAN.

« Les États-Unis restent engagés dans l’Alliance et en faveur du partenariat de défense avec l’Europe. Mais les États-Unis ne toléreront plus une relation déséquilibrée qui encourage la dépendance », a-t-il déclaré à Bruxelles en ouverture d’une réunion du groupe de contact qui coordonne le soutien militaire à l’Ukraine.

Libération d’un Américain et d’un Russe

L’administration américaine de Donald Trump reste très vague sur ses intentions s’agissant de l’Ukraine, et cherche à développer sa relation avec Moscou.  

Le président américain a affirmé avoir parlé à M. Poutine, ce que le Kremlin n’a ni démenti ni confirmé.  

En outre, mardi, un Américain de 63 ans emprisonné en Russie, Marc Fogel a été libéré de prison et renvoyé aux États-Unis. Il purgeait 14 ans de prison pour possession de drogue.

Washington a libéré en échange un Russe détenu aux États-Unis, a annoncé mercredi le Kremlin, sans préciser son identité.

Cet échange « montre la bonne volonté des Russes » et « signale que nous allons dans la bonne direction pour mettre fin à la guerre terrible et violente en Ukraine », a affirmé l’exécutif américain dans un communiqué.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est montré plus prudent.

« Il est peu probable que de tels arrangements soient un point de bascule [en vue du règlement du conflit en Ukraine], mais ils peuvent être un élément pour renforcer la confiance qui est actuellement au plus bas » entre Moscou et Washington, a-t-il dit.

Les échanges de prisonniers sont l’un des rares domaines où Russes et Américains parviennent encore à s’entendre. Le plus grand échange depuis des décennies – 24 prisonniers – impliquant également plusieurs pays européens et des opposants russes, a eu lieu en août 2024.

Des contacts diplomatiques doivent en outre avoir lieu entre Kyiv et Washington.  

M. Zelensky doit rencontrer vendredi le vice-président américain J. D. Vance, qui a souvent vilipendé l’aide à l’Ukraine, à la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, où sont également annoncés l’émissaire spécial américain sur l’Ukraine, Keith Kellogg, et le secrétaire d’État Marco Rubio.

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