L'ULCC exige des poursuites judiciares contre Stéphane Vincent, Renan Hedouville, Carl François
L'ULCC exige des poursuites judiciares contre Stéphane Vincent, Renan Hedouville, Carl François

Un nouveau scandale frappe encore l’administration publique haïtienne.
L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a transmis ce jeudi à la justice six rapports d’enquête détaillant de graves actes de corruption présumée impliquant d’anciens hauts fonctionnaires de l’administration publique haïtienne. Parmi les personnalités indexées : Renan Hedouville, ancien Protecteur du citoyen, Stéphane Vincent, ex-responsable à l’Immigration, et Carl François, ancien Directeur Général de l’OFATMA. Ces dossiers révèlent « un vaste réseau de détournements de fonds publics, de passations irrégulières de marchés et de pratiques illicites aux dépens de l’État haïtien. »
Dans un rapport accablant, l’ULCC recommande que le Parquet de Port-au-Prince mette l’action publique en mouvement contre Renan Hedouville « pour détournement de biens publics et passation illégale de marchés ». La gestion de l’ancien Protecteur du citoyen est qualifiée de « hautement corruptrice ». L’organisme anticorruption ne s’arrête pas là : sa fille Régine Hedouville Louis, alors cheffe de cabinet à l’OPC, ainsi que son époux Tex Willer Louis, Mimose Moyard et Juliane Thomas Simplice sont également poursuivis pour avoir participé, selon le rapport, à un système de prédation systématique des ressources publiques.
Autre dossier explosif : celui de la Direction de l’Immigration et de l’Émigration, où l’ULCC met à nu un réseau sophistiqué de détournement de fonds. Entre septembre et novembre 2024, quelque 3,6 millions de gourdes ont été soustraites à l’État par l’émission de passeports avec des timbres non acquittés à la DGI. L’enquête identifie Stéphane Vincent, ancien directeur, comme chef d’orchestre. Ce dernier aurait agi de connivence avec Lesly Saint Juste, Marriantha Merone et Rubens Pauleon, tous anciens responsables des CRLDI de la SONAPI et de Pétion-Ville. L’ULCC exige l’engagement de poursuites judiciaires contre ces personnes.
L’ex-Directeur Général de l’OFATMA, Carl François, n’échappe pas non plus aux foudres de l’ULCC. L’enquête révèle qu’il a autorisé « le paiement de 107,6 millions de gourdes à deux entreprises privées – VALCUISINE et OLEY Event & Food Services – sans le moindre prélèvement fiscal, causant ainsi un manque à gagner de plus de 2,1 millions de gourdes pour le Trésor public ». En plus de recommander un audit de sa gestion par la Cour Supérieure des Comptes, l’ULCC plaide pour la résiliation des contrats de ces entreprises, le gel de leurs comptes bancaires, et la mise en œuvre de poursuites judiciaires contre Carl François « pour abus de fonction, faux et usage de faux, et prise illégale d’intérêts. »
Aussi, dans un résumé exécutif du rapport d'enquête sur l'utilisation des frais supplémentaires exigés des demandeurs de passeport pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2023, l’ULCC a recommandé la mise en mouvement de l'action publique contre : les nommés William Etienne, Jude Marcelin, Marriantha Méroné, René Jacques Laguerre « pour concussion, abus de fonction et usurpation de titre conformément aux dispositions des articles 5.1, article 5.5 de la loi de 2014 portant prévention et répression de la corruption et l'article 105 la loi du 4 mai 2016 remplaçant le décret du 16 février 2005 sur le processus de l'élaboration et l'exécution des lois de finances. »
Dans ce même dossier, l’ULCC recommande la mise en mouvement de l’action publique contre le nommé Jean Osselin Lambert « pour abus de fonction, passation illégale de marché public conformément aux dispositions des articles 5.5 et 5.12 de la loi de 2014 portant prévention et répression de la corruption. »
De plus, dans un résumé exécutif du rapport d'enquête sur les allégations de corruption faites à l'encontre de certains employés et cadres du centre de réception et de livraison de documents d'identité (crldi) de Saint-Marc, l’ULCC demande de mettre l'action publique en mouvement contre le responsable du CRLDI de St-Marc, Washny BIEN-AIMÉ « pour favoritisme, acte de corruption puni conformément par la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression contre la corruption en son article 5.10; 1 ; pour entrave au bon fonctionnement de la justice, pour concussion; pour abus de fonction ; pour usurpation de titre. »
Dans le résumé exécutif du rapport d'enquête concernant le chef du service de l'enregistrement et des opérations domaniales à la direction départementale des impôts du centre (ddi-c), Gerline Joseph, l’ULCC recommande la mise en mouvement de l'action publique contre Gerline JOSEPH, « pour abus de fonction, favoritisme, faux en écritures publiques ce, conformément aux articles 5.5 et 5.13 de la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression de la corruption et du Code pénal en son article 107. »
What's Your Reaction?






