Le conseil de transition haïtien fragilisé par des accusations de corruption

Le conseil de transition haïtien fragilisé par des accusations de corruption

Oct 3, 2024 - 12:46
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Le conseil de transition haïtien fragilisé par des accusations de corruption

(Port-au-Prince, Haïti) L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), un organe officiel haïtien a recommandé mercredi dans un rapport des poursuites contre trois membres du conseil de transition pour abus de fonction, versement de pot-de-vin et corruption passive.

Ce rapport de l’ULCC, attendu depuis plusieurs semaines, incrimine Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, membres du Conseil présidentiel de transition, mis en place après la démission du premier ministre Ariel Henry face à la flambée des violences des gangs dans le pays.

Lors de la publication des résultats de l’enquête, le directeur général de l’ULCC Hans Ludwig Joseph, a indiqué que le dossier avait été transmis à la justice du pays.

Le Conseil présidentiel de transition ainsi que les conseillers impliqués n’ont pas encore réagi.

« Le Conseil présidentiel est discrédité et fragilisé, les citoyens ne sont plus en confiance. Je ne vois pas comment on va pouvoir recoller les morceaux. L’avenir du conseil est incertain », a réagi auprès de l’AFP Edouard Paultre, de l’organisation Ensemble contre la corruption (ECC).

Du côté politique, plusieurs responsables demandent leur démission.

« Même de manière provisoire, notre représentant doit se mettre à l’écart. C’est nécessaire pour protéger l’intégrité de la transition. Nous avons déjà entamé des démarches pour le remplacer », a fait savoir Pascal Adrien, un des membres du mouvement de Louis Gérald Gilles.

De son côté, Claude Joseph, membre du parti de Smith Augustin a affirmé avoir « déjà demandé » à son représentant de démissionner.

Si ces deux mouvements souhaitent remplacer leurs représentants, il n’existe néanmoins aucune formule légale pour y procéder, du fait du caractère inédit du conseil de transition, mis en place hors du cadre constitutionnel et sans élections.

Haïti, déjà le pays le plus pauvre de la région, pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, mais ces derniers mois, elles ont redoublé et encore aggravé une crise humanitaire quasi permanente.

Ces gangs sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.

La situation sécuritaire reste critique en Haïti, malgré l’arrivée de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) menée par le Kenya.

Depuis le départ d’Ariel Henry, le Conseil présidentiel de transition a été chargé de remettre le pays sur pied.

Une tâche immense, dans un pays ravagé par la violence et la corruption, et qui n’a pas de président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021.

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