Migrants haïtiens interceptés à Bouillante : la mesure d’éloignement suspendue in extremis, après l’intervention d’avocats
Migrants haïtiens interceptés à Bouillante : la mesure d’éloignement suspendue in extremis, après l’intervention d’avocats
C’est finalement le tribunal administratif de la Guadeloupe qui décidera, jeudi, du sort des migrants haïtiens interceptés mardi au large de Bouillante. Quatre avocats sont intervenus en urgence ; ils ont déposé un référé-liberté, ont saisi le juge des libertés et de la détention et se sont déplacés devant les locaux de la police aux frontières à l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes.
Les services préfectoraux ont dû revoir leurs plans. La mesure de reconduite à la frontière des migrants haïtiens interceptés au large du bourg de Bouillante, hier (mardi 14 mai 2024), a été suspendue in extremis, à 10 minutes du décollage du vol de la compagnie Sunrise Airways devant les ramener en Haïti, depuis l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes.
Quatre avocats habitués à défendre ce type de dossiers ont déposé une requête en référé-liberté devant le tribunal administratif ; il s’agit d’une procédure d'urgence permettant de mettre fin à une mesure administrative de nature à porter une atteinte grave à l'exercice d'une liberté fondamentale. L’audience correspondante est prévue demain (jeudi 16 mai), à 14h30.
(...) Ces personnes vont probablement se retrouver dans une zone d’attente qui va devoir être définie et nous aurons à cœur de recueillir leurs demandes et de déposer des demandes d’asile pour elles.
Les migrants concernés étaient sur le point d'embarquer. Ils n'ont pas eu à le faire, au grand soulagement des avocats mobilisés.
20 des 30 clandestins devaient être expulsés, ce mercredi après-midi : les hommes et les femmes qui voyageaient seuls. Ces personnes sont toujours expulsables, dans la mesure où elles se sont vues notifier une non-admission sur le territoire français, dans la matinée de ce mercredi.
Les autres Haïtiens, qui ont été trouvés à bord du voilier battant pavillon dominiquais, avec des enfants, ont été autorisés à rester en Guadeloupe.
On en sait, par ailleurs, davantage sur leur itinéraire, avant leur interception au large de la Côte-sous-le-Vent : partis de la Dominique, ils remontaient vers le Nord, à destination de Saint-Martin, indique le sous-préfet de Pointe-à-Pitre, Jean-François Moniotte.
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