Les USA imposent des sanctions contre Fritz Alphonse Jean et l’accusent de soutenir des gangs

Le gouvernement américain a imposé des restrictions de visa à Fritz Alphonse Jean, membre du Conseil présidentiel de transition, l’accusant de soutenir des gangs et d’autres organisations criminelles, une décision qui devrait accroître l’instabilité politique du pays, selon  Associated Press dans un article paru ce 25 Novembre.

Les États-Unis ont également accusé Jean d’entraver la lutte d’Haïti contre les « gangs terroristes ». Les gangs contrôlent 90 % de la capitale haïtienne ainsi que de vastes zones dans le centre du pays, où ils extorquent les entreprises et se disputent le territoire, utilisant des armes de calibre militaire.

Jean a déclaré mardi à l’Associated Press qu’il rejetait ces accusations.

Haïti doit organiser des élections d’ici le 7 février, date à laquelle le conseil est censé se retirer. Selon des critiques, certains membres du Conseil présidentiel de transition chercheraient à rester au pouvoir au-delà de cette échéance et chercheraient un nouveau Premier ministre susceptible de soutenir ces projets.

Jean a rejeté ces critiques, affirmant que le conseil souhaite lutter contre les gangs et la corruption.

« Dès que nous avons commencé à étudier la possibilité de changer le chef du gouvernement, des membres du conseil ont commencé à recevoir des menaces d’annulation de visa et d’autres sanctions de la part du représentant de l’ambassade des États-Unis et de l’ambassadeur du Canada », a déclaré Jean. Il a ajouté que les diplomates avaient clairement indiqué que « si nous ne renoncions pas, nous serions confrontés à des sanctions et à l’annulation de nos visas ».

« Nous restons déterminés à combattre la corruption, la capture de l’État par quelques individus, ainsi que les acteurs impliqués dans le trafic de drogue et la prolifération d’armes et de munitions », a poursuivi Jean.

Le bureau du Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé, n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Fils-Aimé et le Conseil présidentiel de transition sont sous pression pour organiser des élections générales avant l’expiration du mandat du conseil.

Cependant, la violence persistante des gangs a rendu ce délai impossible à respecter. Le Conseil électoral provisoire d’Haïti a fixé des dates électorales provisoires pour août et décembre de l’année prochaine.

Le pays, en proie à une profonde crise, n’a pas organisé d’élections depuis près d’une décennie, et la présidence est vacante depuis l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse à son domicile privé en juillet 2021.