Des troupes occidentales en Ukraine aideraient à « forcer la Russie à la paix »

Des troupes occidentales en Ukraine aideraient à « forcer la Russie à la paix »

Jan 9, 2025 - 09:50
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Des troupes occidentales en Ukraine aideraient à « forcer la Russie à la paix »

(Base aérienne de Ramstein) Volodymyr Zelensky a de nouveau plaidé jeudi pour l’envoi de troupes occidentales en Ukraine afin de « forcer la Russie à la paix » à un moment où Kyiv craint de perdre le soutien des États-Unis avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

L’investiture du milliardaire républicain le 20 janvier marquera l’ouverture d’un « nouveau chapitre » pour les Européens, a déclaré le président ukrainien au cours d’une réunion des alliés de son pays, en Allemagne.

Il dit y voir une « période d’opportunités », même si Donald Trump affiche son scepticisme sur les milliards d’aide dépensés par Washington pour soutenir Kyiv contre l’invasion russe déclenchée il y a près de trois ans, le 24 février 2022.

Ce changement d’ère signifie que « nous devrons coopérer encore plus, compter encore plus les uns sur les autres et obtenir ensemble des résultats encore plus importants », a insisté Volodymyr Zelensky devant les représentants d’une cinquantaine de pays, sous l’égide du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin.

Le déploiement de troupes occidentales en Ukraine, une proposition qui suscite de vives réserves dans plusieurs États européens, est « l’un des meilleurs instruments » pour « forcer la Russie à la paix », a martelé le chef de l’État ukrainien.

Dernière réunion

Parmi les idées explorées par les chancelleries européennes et Washington figure celle de mettre en place un contingent militaire en Ukraine pour assurer le maintien d’un hypothétique cessez-le-feu.

La réunion du « groupe de contact » des partenaires de Kyiv à Ramstein, une base aérienne américaine non loin de Francfort, est la dernière du chef du Pentagone.

À cette occasion, Lloyd Austin a annoncé une nouvelle aide militaire pour l’Ukraine d’un montant d’environ 500 millions de dollars.

Celle-ci « comprend des missiles supplémentaires pour la défense antiaérienne ukrainienne, davantage de munitions », notamment pour les armements air-sol, « et d’autres équipements pour soutenir les F-16 ukrainiens », a-t-il expliqué.

PHOTO GENYA SAVILOV, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un artilleur des forces armées ukrainiennes se prépare à tirer un obusier automoteur Caesar de fabrication française en direction des positions russes dans un lieu non divulgué de la région de Donetsk, le 6 janvier 2025.

Donald Trump a souvent critiqué l’aide apportée par les États-Unis à l’Ukraine et a assuré pouvoir régler le conflit en « 24 heures » sans jamais détailler sa méthode.

Sans nommer le successeur de Joe Biden, le secrétaire à la Défense a lancé jeudi : « le combat de l’Ukraine nous concerne tous ». « Si Poutine avale l’Ukraine, son appétit ne fera que croître ».

L’UE est « prête à prendre le relais » pour mener le soutien militaire à l’Ukraine en cas de désengagement américain, a quant à elle affirmé la cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas, tout en se disant « sûre » que Washington allait poursuivre son effort.

« Arsenal de drones »

M. Zelensky a appelé les alliés de Kyiv à « participer encore plus activement » au développement d’un « arsenal de drones » pour l’Ukraine, des engins devenus incontournables dans cette guerre.

Sous la présidence de Joe Biden, les États-Unis ont été le plus grand soutien de Kyiv dans sa défense face à la Russie, en ayant fourni une aide militaire d’une valeur de plus de 65 milliards de dollars depuis février 2022. L’Allemagne arrive en deuxième position avec 28 milliards d’euros.

Insuffisant toutefois pour donner un avantage décisif à l’Ukraine, qui peine à repousser les troupes russes, en particulier dans la partie orientale de son territoire.

Moscou a revendiqué lundi la prise de la petite ville minière de Kourakhové, dans l’est de l’Ukraine, après une bataille de près de trois mois.

De son côté, l’armée ukrainienne a annoncé mardi mener « des opérations de combat » dans la région russe frontalière de Koursk, sans en dévoiler l’objectif, tandis que la Russie parle d’une nouvelle offensive ukrainienne dans cette zone stratégique où Kyiv avait déjà pris l’initiative en août.

Mais la séquence reste nettement défavorable à l’Ukraine : l’armée russe s’est déjà emparée d’environ 20 % de son territoire et accélère sa progression dans sa partie orientale ces derniers mois.

Depuis des semaines, les conjectures vont bon train sur les conditions de futures négociations de paix. L’Ukraine craint d’être mise sous pression du nouveau président américain élu pour faire des concessions à Vladimir Poutine.

Moscou réclame que Kyiv cède quatre régions partiellement aux mains des Russes, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à entrer dans l’OTAN. Des conditions inacceptables pour Volodymyr Zelensky.

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