Présidentielle américaine : “Jusqu’où ira-t-on dans la médiocrité” ?
C’est l’atmosphère viciée de la campagne présidentielle américaine qui occupe la première page de l’édition du 14 septembre de “The Economist”. En cause, les attaques, toujours plus fantaisistes, de Donald Trump contre un système électoral complexe qui peine à retrouver la confiance des Américains.
C’est l’un des bureaux les plus connus du monde qui s’affiche en une de The Economist. Le Resolute desk, le bureau iconique des présidents des États-Unis, apparaît dégradé, tagué par des insultes. “Tricheur” et “triche”, est-il écrit.
Une première page qui illustre l’ambiance délétère entourant cette campagne présidentielle américaine – portée par les fausses informations propagées sans vergogne par Donald Trump. “Jusqu’où ira-t-on ?” s’interroge le titre britannique dans son édition du 14 septembre.
L’hebdomadaire consacre son dossier à la défiance que suscite, par sa complexité, le système électoral américain, qui permet à Donald Trump de continuer à affirmer – sans preuves – qu’on lui a volé le scrutin de 2020. Une affirmation répétée lors du débat du 10 septembre, qui a vu le candidat républicain mis en difficulté par son adversaire, Kamala Harris – l’ex-locataire de la Maison-Blanche a par la suite annoncé qu’il refusait de débattre de nouveau avec la démocrate.
La possibilité de la violence
“Le mythe de l’élection volée continue de miner la démocratie américaine”, écrit The Economist, qui précise que cette thèse est approuvée par 70 % des électeurs républicains.
Dans ce contexte, l’hebdomadaire propose trois scénarios plausibles à l’annonce des résultats le 5 novembre prochain. Trois hypothèses qui engendreraient chacune des contestations de la part de l’un des deux camps. En cas de victoire de Donald Trump, les démocrates pourraient intenter des actions en justice dans les États où Kamala Harris a perdu de peu. À l’inverse, si les démocrates gagnent, les républicains pourraient se lancer dans une guérilla juridique vouée à l’échec qui radicaliserait encore plus leur base trumpiste.
Le dernier scénario : une égalité au niveau du collège électoral, entraînant une désignation du 47e président des États-Unis par la Chambre des représentants à raison d’une voix par État. “Même si Kamala Harris remportait la majorité des suffrages le 5 novembre, il est presque certain que c’est Trump qui deviendrait président”, écrit The Economist. À la grande fureur des démocrates.
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