Blinken décidé à arracher « maintenant » un accord de trêve

Blinken décidé à arracher « maintenant » un accord de trêve

May 1, 2024 - 10:03
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Blinken décidé à arracher « maintenant » un accord de trêve

(Jérusalem) Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est dit mercredi déterminé à arracher dès « maintenant » un accord de trêve entre Israël et le Hamas associé à une libération d’otages, appelant le mouvement palestinien à accepter la dernière proposition en date.

Au 7e mois d’une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre contre Israël, les bombardements aériens israéliens sur la bande de Gaza ne connaissent aucun répit, faisant ces dernières 24 heures au moins 33 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le Hamas n’a pas encore donné sa réponse à la dernière proposition prévoyant une trêve pendant 40 jours ainsi que l’échange d’otages enlevés pendant l’attaque du 7 octobre et emmenés à Gaza contre des prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.  

D’après un responsable israélien, Israël attendra jusqu’à « mercredi soir » une réponse du Hamas avant de décider s’il enverra une délégation au Caire en vue d’un possible accord.  

Après une rencontre au Caire lundi d’une délégation du Hamas avec les médiateurs égyptien et qatari, une source proche du mouvement a affirmé que ce dernier devrait donner sa réponse « aussi vite que possible ».

« Même en ces temps difficiles, nous sommes déterminés à obtenir un cessez-le-feu ramenant les otages chez eux et de l’obtenir maintenant. Et la seule raison pour laquelle cela ne se ferait pas, c’est le Hamas », a dit M. Blinken en rencontrant à Tel-Aviv le président Isaac Herzog.

« Le Hamas doit dire oui »

M. Blinken, pour qui la nouvelle proposition est « extraordinairement généreuse de la part d’Israël », a ensuite lancé devant des manifestants israéliens hostiles à la guerre à Tel-Aviv : « le Hamas doit dire oui ».

Fin novembre, une trêve d’une semaine a permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, réclame en premier lieu un cessez-le-feu « permanent » avant tout accord, ce qu’Israël refuse.

L’expert Mairav Zonszein, du groupe de réflexion International Crisis Group, a déclaré à l’AFP qu’il était « pessimiste quant à l’option selon laquelle le Hamas accepterait un accord qui ne comporterait pas de cessez-le-feu permanent ».

À Jérusalem, M. Blinken, qui effectue septième mission au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, a entamé un entretien avec le premier ministre Benyamin Nétanyahou.

Il devait presser son interlocuteur de renoncer à une offensive terrestre annoncée contre Rafah, dans le sud du territoire palestinien dévasté par la guerre et au bord de la famine selon l’ONU.

M. Nétanyahou a répété mardi qu’il était déterminé à mener une offensive terrestre à Rafah, ville qu’il considère comme le dernier bastion du Hamas dans la bande de Gaza et où s’entassent environ 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés.

« L’idée d’arrêter la guerre avant d’avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord » de trêve, a-t-il dit.

Combats et bombardements à Gaza

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza dans le sud d’Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas et son armée a lancé une offensive de grande envergure – aérienne puis terrestre – dans la bande assiégée, qui a fait jusqu’à présent 34 568 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Avant l’aube, l’armée de l’air israélienne a mené plusieurs frappes dans le nord et le centre du territoire palestinien, dont le camp de réfugiés de Nousseirat où des témoins ont fait état d’affrontements entre combattants palestiniens et soldats israéliens.

Alors que la guerre a provoqué un « enfer humanitaire » à Gaza selon le chef de l’ONU Antonio Guterres, les familles déplacées à Rafah subissent, après le froid, la chaleur qui monte, et se trouvent menacées, sans eau courante, par la propagation des maladies et la famine.

L’aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes principalement depuis l’Égypte via Rafah, mais reste très insuffisante face aux immenses besoins des 2,4 millions de Gazaouis.

Les États-Unis, qui font pression sur Israël pour qu’il facilite l’entrée de l’aide par la route, construisent un port flottant face au littoral de Gaza, pour accueillir l’aide arrivée par bateau depuis Chypre. Israël a en outre ouvert le passage d’Erez près de Gaza pour l’aide venant de Jordanie.

« Un danger »

Après des déclarations de responsables israéliens au New York Times disant s’attendre à ce que la Cour pénale internationale (CPI) délivre des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens pour leur conduite de la guerre à Gaza, le président Herzog a estimé qu’une éventuelle inculpation représenterait « un danger pour les démocraties ».

Selon le quotidien américain, la CPI envisage aussi d’inculper des dirigeants du Hamas.

Aux États-Unis, où de nombreux dirigeants d’universités font face à des manifestants qui occupent leur campus pour s’opposer à l’offensive israélienne à Gaza, des affrontements ont éclaté entre manifestants propalestiniens et pro-israéliens sur le campus de l’université UCLA à Los Angeles, selon la chaîne CNN.

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