Trump veut absoudre les émeutiers du 6 janvier 2021, un “jour d’amour”
Depuis quatre ans, l’ancien président est parvenu à imposer à une bonne partie des Américains son récit sur l’invasion du Capitole. De retour au pouvoir, il compte parfaire son œuvre et gracier nombre des émeutiers qui ont agi en son nom. Désormais, ce sont ses adversaires qui s’emploient à sauver la mémoire de cette journée noire.
Depuis quatre ans, l’ancien président est parvenu à imposer à une bonne partie des Américains son récit sur l’invasion du Capitole. De retour au pouvoir, il compte parfaire son œuvre et gracier nombre des émeutiers qui ont agi en son nom. Désormais, ce sont ses adversaires qui s’emploient à sauver la mémoire de cette journée noire.
À deux semaines de son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump s’apprête à parachever son opération de réécriture de l’histoire, raconte The New York Times. Depuis quatre ans, l’ancien président républicain s’est employé avec succès à “retourner” le récit de l’assaut sur le Capitole par ses partisans, le 6 janvier 2021, une date qu’il a qualifiée de “jour d’amour”. La présidence va lui offrir un porte-voix ainsi que le pouvoir de gracier les émeutiers, ce qu’il a promis de faire “dès la première heure” de son second mandat.
Le 20 janvier, lors de son investiture à la suite de sa victoire à l’élection de novembre dernier, le républicain se tiendra devant le Capitole. À l’endroit même où ont eu lieu les affrontements violents entre la police et la foule, chauffée à blanc par Trump, qui voulait empêcher la certification de la victoire de Joe Biden. Une partie de ces émeutiers, “poursuivis en justice, condamnés et emprisonnés, en sont venus à être présentés comme des martyrs patriotes”, relate le quotidien de centre gauche.
“Une grande majorité ne devrait pas être en prison”
Et ses partisans incarcérés “comptent les jours avant l’absolution promise par Donald Trump”, relate The Guardian. Plusieurs misent là-dessus pour reprendre une vie normale. “Une grande majorité ne devrait pas être en prison”, a déclaré au magazine Time le futur président, précisant que les dossiers des participants seraient étudiés “au cas par cas, et s’ils n’étaient pas violents…”.
Le problème, observe The Wall Street Journal dans un éditorial, c’est que beaucoup des émeutiers inculpés par la justice fédérale – environ 1 600, sur un nombre de participants estimé à plus de 10 000 par la police – ont bel et bien usé de violence. Ceux qui ont employé des barres de métal ou du spray antiagression seront-ils aussi graciés ? s’interroge le quotidien. “Telle a été l’effrayante réalité de l’émeute sur le Capitole, que beaucoup voudraient oublier”, souligne le titre conservateur.
Joe Biden prend la plume
Le récit promu par Donald Trump et ses soutiens a tellement pris que ses adversaires tentent aujourd’hui de combattre l’amnésie collective. À commencer par le président sortant, Joe Biden, qui signe lui-même une tribune dans les colonnes du Washington Post, ce 6 janvier 2025. Son titre : “Ce dont les Américains devraient se souvenir à propos du 6 janvier.”
“Certains s’efforcent sans relâche de récrire, voire d’effacer, l’histoire de ce jour. De nous assurer que nous n’avons pas vu ce que nous avons tous vu de nos propres yeux”, écrit le président Biden, appelant à préserver la mémoire du 6 janvier 2021 et à la transmettre aux futures générations.
Dans les colonnes du Los Angeles Times, c’est la chroniqueuse Jackie Calmes qui s’emploie à rappeler les faits et à “appeler par son nom l’enfumage et le mensonge” du camp trumpiste.
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