Le nouveau procès de Nicolas Sarkozy est sans conteste le plus embarrassant

Le procès de l’affaire dite du “financement libyen” de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007 s’est ouvert ce lundi 6 janvier. Pour la presse étrangère, l’ancien président français, déjà condamné à de la prison ferme et poursuivi dans d’autres affaires, risque gros.

Jan 6, 2025 - 09:35
Jan 6, 2025 - 09:41
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Le nouveau procès de Nicolas Sarkozy est sans conteste le plus embarrassant

Le procès de l’affaire dite du “financement libyen” de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007 s’est ouvert ce lundi 6 janvier. Pour la presse étrangère, l’ancien président français, déjà condamné à de la prison ferme et poursuivi dans d’autres affaires, risque gros.

L’ex-chef de l’Etat est accusé d’avoir perçu des fonds du régime de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Il nie en bloc

Nicolas Sarkozy est aussi soupçonné d’avoir, « en toute connaissance de cause », laissé des proches agir « en qualité d’intermédiaires ». Des contacts « tantôt officiels », « tantôt officieux », avec les autorités libyennes.

Qui sont les autres principaux prévenus ?

Trois anciens ministres de droite seront assis sur les bancs des prévenus, soupçonnés d’avoir joué les intermédiaires :

  • Claude Guéant, 79 ans, est jugé pour avoir « pris une part active, voire essentielle, dans la mise en place et l’organisation d’un soutien financier illégal de la campagne présidentielle de 2007 », selon l’ordonnance de mise en accusation signée par les deux juges d’instruction. « Postérieurement à l’élection, il apparaît avoir continué à bénéficier des canaux de financement illégaux mis en place », insistent les magistrats. L’ex-secrétaire général de l’Elysée devra notamment s’expliquer sur la somme de 500.000 euros reçue après l’élection présidentielle. Selon lui, il aurait touché cet argent en vendant deux tableaux du peintre hollandais Andries Van Eertvelt à un acheteur anonyme par l’intermédiaire d’un avocat malaisien, Sivajothi Rajendram. Pour l’accusation, l’argent aurait servi à rembourser l’un des intermédiaires officieux de ce dossier, l’homme d’affaires Franco-Algérien Alexandre Djouhri, 65 ans, « dans le cadre de cette opération ».
  • Brice Hortefeux, 66 ans, est pour sa part soupçonné d’avoir participé « à l’organisation de transferts de fonds dans le cadre du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par le régime libyen ». L’ancien ministre délégué aux collectivités territoriales aurait aussi joué ce rôle d’intermédiaire avec des proches de Kadhafi lors d’une « visite prétexte en Libye ». Son intérêt dans cette affaire ? Après l’élection de Nicolas Sarkozy, son « ami », il a été nommé ministre de l’Intérieur. La justice le soupçonne également d’avoir « tiré un profit financier personnel ».
  • Éric Woerth, 68 ans, a été président de l’association de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il lui est reproché d’avoir, à ce titre, utilisé de l’argent liquide « pour régler des notes de frais non reportées dans le compte de campagne, mais également des salaires de chauffeurs, et plus généralement des rémunérations non déclarées ». Selon lui, cet argent proviendrait de « dons anonymes », reçus « par courriers ou par dépôts », qui « n’avaient pas été entrés en comptabilité ». Les juges d’instruction estiment que l’ancien ministre du Budget avait la « volonté de dissimuler l’origine réelle des fonds ayant circulé durant cette période ». Ils soulignent d’ailleurs que, selon un autre intermédiaire officieux, le franco-libanais Ziad Takieddine - en fuite au Liban –, des « valises remises à Claude Guéant contenaient elles aussi de grosses coupures », environ 5 millions d’euros.
  • Thierry Gaubert, 73 ans, a été le chef adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de la Communication de 1993 à 1994. Dans ce dossier, il est soupçonné d’avoir reçu, de la part de Ziad Takieddine, la somme de 440.000 euros en février 2006. De l’argent versé sur un compte ouvert aux Bahamas « dont il était bénéficiaire économique », et ce « dans une temporalité proche et compatible avec un possible financement de la campagne électorale » de l’ancien président de la République. Il a d’ailleurs effectué, remarquent les magistrats instructeurs, des « retraits d’espèces significatifs en 2006 et 2007 ».

Quelles peines encourent-ils ?

  • Claude Guéant : Dix ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende jusqu’à la moitié de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment.
  • Brice Hortefeux : Dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.
  • Ziad Takieddine : Dix ans d’emprisonnement et de 375.000 euros d’amende jusqu’à la moitié de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment.
  • Nicolas Sarkozy : Dix ans d’emprisonnement et 375.000 euros d’amende.
  • Éric Woerth : Un an d’emprisonnement et 3.750 euros d’amende.
  • Alexandre Djouhri : Dix ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende jusqu’à la moitié de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment.
  • Thierry Gaubert : Dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.

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