Des tirs israéliens lors d’une distribution d’aide font 104 morts à Gaza, selon le Hamas

Des tirs israéliens lors d’une distribution d’aide font 104 morts à Gaza, selon le Hamas

Feb 29, 2024 - 09:04
Feb 29, 2024 - 09:07
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Des tirs israéliens lors d’une distribution d’aide font 104 morts à Gaza, selon le Hamas

Des tirs israéliens ont tué 104 Palestiniens qui se ruaient sur des camions d’aide humanitaire à Gaza, a annoncé jeudi le Hamas en dénonçant un « massacre », alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste a déjà fait plus de 30 000 morts dans le territoire menacé de famine.

Après bientôt cinq mois de guerre, l’ONU estime que 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l’acheminement de l’aide humanitaire.

Jeudi, un médecin de l’hôpital al-Chifa de Gaza-ville, dans le nord, a annoncé que les soldats avaient tiré sur « des milliers de citoyens » qui se précipitaient vers des camions d’aide.

« Le bilan du massacre de la rue al-Rashid » à Gaza-ville s’élève désormais à 104 morts et 760 blessés », a déclaré le ministère de la Santé du Hamas.

Des témoins ont raconté à l’AFP des scènes pendant lesquelles des milliers de personnes se sont précipitées vers des camions d’aide dans un rond-point de l’ouest de la ville.

Le ministère de la Santé du Hamas avait annoncé tôt jeudi que « plus de 30 000 » personnes ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, après des bombardements dans la nuit qui ont fait 79 morts.

Cette guerre est déjà, et de très loin, le plus meurtrier des cinq conflits ayant opposé Israël au mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Les pays médiateurs ont dit espérer une trêve avant le début du ramadan, le mois de jeûne musulman qui commence le soir du 10 ou le 11 mars, mais sans faire état d’avancées concrètes jusqu’à présent.  

 « Le bilan des morts à Gaza a dépassé les 30 000, en grande majorité des femmes et des enfants. Plus de 70 000 Palestiniens ont été blessés. Cette violence effroyable et ces souffrances doivent cesser. Cessez-le-feu », a lancé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.

 « Pas de pain » 

À travers la bande de Gaza, les civils sont pris au quotidien dans les combats et les bombardements, qui n’ont épargné aucune zone, dévasté des quartiers entiers et forcé des milliers de familles à fuir.

 « Nous n’avons pas mangé de pain depuis deux mois. Nos enfants sont affamés », a raconté à l’AFP Muhammad Yassin, un homme de 35 ans habitant à Zeitun, dans le nord, qui est sorti tôt le matin pour acheter de la farine et a trouvé « des milliers de gens qui attendaient depuis de longues heures pour avoir un ou deux kilos de farine ».

 « C’est un crime et un désastre. Un monde tellement injuste », a-t-il ajouté.

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les besoins humanitaires sont « illimités ». « La famine se profile. Les hôpitaux se sont transformés en champs de bataille. Un million d’enfants font face à un traumatisme quotidien », a affirmé l’Unrwa.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent lancée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël, qui a causé la mort d’au moins 1160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Durant l’attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts, après la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël lors d’une première trêve en novembre.

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qu’il considère, de même que les États-Unis et l’Union européenne, comme une organisation terroriste. Son armée pilonne sans répit la bande de Gaza et a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord du territoire, qui s’est progressivement étendue jusque dans le sud.

Combats du nord au sud

Les combats, selon l’armée, continuent à faire rage dans le nord à Zeitun, un quartier de la ville de Gaza, ainsi que dans le centre du territoire et à Khan Younès, dans le sud.

Poussés toujours plus vers le sud à mesure que les combats s’étendaient, des centaines de milliers de déplacés ont gagné Rafah, une ville collée contre la frontière fermée avec l’Égypte.

Près d’un million et demi de Palestiniens, selon l’ONU, sont à présent massés, sans échappatoire, dans cette ville bombardée quotidiennement, où le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a promis de lancer une offensive afin de vaincre le Hamas dans son « dernier bastion ».

En dépit des multiples mises en garde internationales, M. Nétanyahou a affirmé qu’une trêve ne ferait que « retarder » une telle offensive.

Rafah est le principal point d’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, soumise au feu vert d’Israël et qui arrive en quantité très limitée depuis l’Égypte.

Le Qatar, les États-Unis et l’Égypte tentent pendant ce temps d’arracher un accord portant, selon une source du Hamas, sur une trêve de six semaines, durant laquelle un otage, parmi des femmes, mineurs et personnes âgées malades, serait échangé chaque jour contre dix Palestiniens détenus par Israël.

Lundi, le président américain, Joe Biden, a évoqué « un accord des Israéliens selon lequel ils ne s’engageraient pas dans des opérations durant le ramadan », afin de « faire sortir tous les otages ».

Mais le Hamas réclame notamment un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur la libération des otages, ainsi que la levée du blocus israélien imposé à Gaza depuis 2007 et l’entrée d’une aide humanitaire accrue.

Israël répète de son côté qu’une trêve devrait être accompagnée de la libération de tous les otages et ne signifierait pas la fin de la guerre, promettant que celle-ci se poursuivra jusqu’à l’élimination totale du Hamas.

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