Kenscoff toujours sous tension après les attaques meurtrières

Après les violentes attaques perpétrées par des hommes armés, la commune de Kenscoff, reconnue pour ses cultures maraîchères, est plongée dans le chaos. Des centaines de personnes ont fui leurs domiciles, cherchant refuge notamment à la mairie, selon les déclarations du maire Massillon Jean.

Dans certaines sections communales, plus de 80 % des habitants ont abandonné leurs foyers, laissant derrière eux pour la plupart des maisons réduites en cendres. Les assaillants, après avoir incendié plusieurs habitations avec leurs occupants à l’intérieur, ont également enlevé plus de quinze personnes, toujours retenues dans des endroits inconnus.

Face à cet exode forcé, quatre camps d’hébergement ont été installés dans la commune pour accueillir les sinistrés. De nombreux autres déplacés ont trouvé refuge chez des proches, tentant tant bien que mal de survivre à cette crise.

Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué par la mairie. « Des corps se trouvent dans des zones inaccessibles, d’autres ont été dévorés par des animaux », a déclaré le maire, soulignant que de nombreuses personnes ont été tuées et un grand nombre de maisons incendiées.

En réponse à cette situation, la municipalité a pris des mesures pour limiter les risques de nouvelles attaques. Toutes les activités nocturnes sont interdites, et la circulation des motocyclettes est proscrite après la tombée de la nuit. Par ailleurs, les écoles ont suspendu leurs activités depuis l’attaque, privant des centaines d’élèves de leur droit à l’éducation.

Si les motivations exactes des assaillants restent floues, certaines sources indiquent que ces groupes armés chercheraient à établir un poste de contrôle sur la route fe Ti Miska et Tête Kajak. Cette route est essentielle pour les habitants qui souhaitent se rendre dans le grand sud, d’autant plus que la route nationale #2 est déjà sous leur contrôle.

Le maire Massillon Jean a salué les efforts des forces de l’ordre, mais il exhorte les autorités à intensifier leurs actions pour déloger les gangs et permettre aux habitants de regagner leurs maisons en sécurité. Il a également lancé un appel à l’État haïtien pour qu’il accompagne les sinistrés dans la reconstruction de leurs logements et la reprise de leurs activités.