Blinken de retour en Israël, nouveaux bombardements sur Gaza

Blinken de retour en Israël, nouveaux bombardements sur Gaza

Jan 9, 2024 - 09:43
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Blinken de retour en Israël, nouveaux bombardements sur Gaza

(Tel-Aviv) L’armée israélienne a poursuivi mardi ses bombardements contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, effectue une nouvelle visite en Israël pour essayer d’éviter que le conflit ne s’étende à la région.

Un correspondant de l’AFP a fait état de bombardements intenses dans la nuit à Khan Younès et Rafah, les grandes villes du sud du territoire palestinien assiégé, où des milliers de personnes ont trouvé refuge depuis le début de la guerre le 7 octobre.

De son côté, l’armée israélienne a annoncé que ses forces avaient tué environ 40 militants au cours des dernières 24 heures dans le cadre d’« opérations terrestres élargies comprenant des frappes aériennes » à Khan Younès, et que ses troupes avaient saisi des armes.

La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par une attaque sanglante du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien qui a tué environ 1140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir du bilan israélien.

Un total de 185 soldats ont été tués depuis le début de la guerre, dont neuf lundi, selon un nouveau bilan publié mardi.  

Les frappes de l’armée israélienne, qui a juré de détruire le Hamas considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, ont tué plus de 23 210 personnes, majoritairement des femmes et des mineurs, selon un dernier bilan mardi du Hamas.

Dans un discours prononcé mardi à Doha, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé les pays musulmans à « soutenir » le mouvement dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza en lui fournissant « des armes ».

Les craintes d’une escalade régionale du conflit entre Israël et ses autres ennemis, une alliance informelle de groupes armés soutenus par l’Iran au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, n’ont cessé de croître.

Les frappes israéliennes et les échanges de tirs avec le mouvement islamiste Hezbollah soutenu par l’Iran sont quasi quotidiens. Lundi, le Hezbollah a annoncé la mort de Wissam Hassan Tawil, un de ses « commandants », dans une frappe israélienne.

En représailles, le Hezbollah a annoncé mardi avoir visé, à l’aide de plusieurs drones suicides, un centre de commandement de l’armée israélienne dans le nord du pays. Cette dernière a confirmé qu’« un appareil aérien ennemi était tombé sur sa base », sans faire de blessé ni de dégât.

 « Moment très difficile » 

Deux autres figures centrales du Hamas ont été tuées dans des frappes ces derniers jours : l’un, Hassan Akasha, en Syrie lundi, et l’autre, Saleh al-Arouri, tué début janvier au Liban.

Dans ce contexte, le secrétaire d’État américain, qui effectue sa quatrième tournée au Proche-Orient depuis le début de la guerre, s’est entretenu mardi en Israël avec le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et devait rencontrer d’autres dirigeants.

Dans la matinée, un petit groupe de manifestants demandant la libération des otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre s’est rassemblé devant l’hôtel Kempinski de Tel-Aviv, où M. Blinken rencontrait le président Isaac Herzog, a constaté l’AFP. « Ramenez-les maintenant », ont-ils notamment scandé.

Lors de son entretien avec M. Herzog, M. Blinken a évoqué le « moment très difficile » que traverse Israël, tout en disant que le pays avait des « chances réelles » d’intégration avec ses voisins arabes.  

Il avait déclaré lundi soir avoir discuté, lors d’une visite en Arabie saoudite, de la normalisation des liens avec Israël. Les négociations sur une normalisation avec Israël avaient été suspendues une semaine après le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Lundi, le président américain, Joe Biden, a affirmé lundi qu’il travaillait « discrètement avec le gouvernement israélien pour l’amener à réduire » la présence de ses troupes à Gaza.  

 « Politique déclarée » de famine


Au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déploré, lors d’une visite de son homologue allemande, « qu’aucun effort réel pour empêcher le déplacement des Palestiniens » n’avait été fait par les Israéliens. « Au contraire, les mesures prises poussent au déplacement », a-t-il poursuivi.

Les bombardements israéliens ont rasé des quartiers entiers de Gaza. Les organisations internationales alertent sur le désastre sanitaire en cours dans ce territoire où 85 % de la population a été déplacée et où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes.

PHOTO ZAIN JAAFAR, AGENCE FRANCE-PRESSE

La ville de Rafah, le 9 janvier 2024

Le Conseil des relations américano-islamiques, plus grande organisation de défense des droits civiques musulmans aux États-Unis s’est joint lundi à l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem pour condamner une « politique déclarée » de famine à Gaza menée par Israël.

L’armée israélienne a parallèlement annoncé une nouvelle phase de la guerre à Gaza. Le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a indiqué au New York Times qu’elle impliquerait moins de soldats et de frappes aériennes, et ajouté que le déploiement des troupes serait réduit à partir de janvier.

 « Bien qu’il y ait encore des terroristes et des armes dans le nord, ils n’agissent plus dans un cadre militaire organisé », a-t-il déclaré pendant un point presse, ajoutant que les troupes « opéraient désormais différemment dans cette zone ». Il a aussi rappelé que les combats se poursuivraient au courant de 2024.

Le conflit a également fait monter la violence à un niveau inédit depuis près de vingt ans en Cisjordanie occupée.

Et depuis le début de la guerre, les hostilités transfrontalières ont fait plus de 180 morts au Liban, incluant plus de 135 combattants du Hezbollah, selon un décompte de l’AFP. Côté israélien, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités.  

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