Israël se prépare à « tout scénario » après l’attaque fatale à un chef du Hamas

Israël se prépare à « tout scénario » après l’attaque fatale à un chef du Hamas

Jan 3, 2024 - 09:47
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Israël se prépare à « tout scénario » après l’attaque fatale à un chef du Hamas

(Jérusalem) L’armée israélienne a poursuivi mercredi ses bombardements sur la bande de Gaza assiégée, se disant prête à faire face à « tout scénario » au lendemain d’une frappe près de Beyrouth fatale à un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien Hamas qui ravive les craintes d’une extension du conflit.

Bien que n’ayant pas revendiqué l’élimination à Beyrouth mardi soir de Saleh al-Arouri, 57 ans, numéro deux politique du Hamas, Israël est largement considéré comme responsable de la frappe fatale au fondateur de la branche militaire du mouvement, après avoir juré de « détruire » le Hamas en réaction à son attaque sans précédent le 7 octobre sur le sol israélien.

Désormais, « les forces israéliennes sont dans un état de préparation très élevé dans toutes les arènes, en défense et en attaque. Nous sommes hautement préparés pour tout scénario », a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.

Il s’est exprimé mardi soir, peu après l’onde de choc provoquée au Liban par la frappe attribuée à Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah pro-iranien, qui a partiellement détruit un bâtiment dans lequel se trouvaient le numéro deux de la branche politique du Hamas et au moins six autres de ses cadres tous tués.  

« Un mouvement dont les leaders et les fondateurs tombent en martyrs pour la dignité de notre peuple et de notre nation ne sera jamais vaincu », a réagi Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, dénonçant « une violation de la souveraineté du Liban » et une « expansion » de la guerre en cours dans la bande de Gaza.

« Risque important »

Le Hezbollah libanais a prévenu dès mardi soir que « l’assassinat de Saleh al-Arouri » était non seulement une « grave agression contre le Liban » mais aussi « un sérieux développement dans la guerre entre l’ennemi et l’axe de la résistance », expression désignant l’Iran et ses alliés régionaux hostiles à Israël.  

« Ce crime ne restera pas sans riposte ou impuni », a ajouté le Hezbollah dont le secrétaire général, Hassan Nasrallah, doit prononcer mercredi soir un discours très attendu. Le premier ministre libanais, Najib Mikati, a lui accusé Israël de « vouloir entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation ».


Pour l’analyste Maha Yahya, directrice du Carnegie Middle East Center basé à Beyrouth, « le risque d’escalade est important, mais le Hezbollah s’efforce d’éviter d’être entraîné dans un conflit », a-t-elle dit à l’AFP.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, les tensions se multiplient à la frontière israélo-libanaise, en Syrie et en Irak où des bases américaines sont prises pour cible, et en mer Rouge avec des attaques des rebelles houthis, à nouveau mardi soir selon l’armée américaine, pour freiner le trafic maritime en « soutien » à Gaza.

Le président français, Emmanuel Macron, a appelé Israël à « éviter toute attitude escalatoire notamment au Liban » lors d’un échange téléphonique avec le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benyamin Nétanyahou.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a pour sa part qualifié la frappe « d’opération terroriste lâche ».

L’attaque du Hamas le 7 octobre a fait environ 1140 morts en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes. Des commandos du mouvement avaient pris en otage environ 250 personnes, dont plus de 100 avaient été libérés fin novembre lors d’une trêve d’une semaine.

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