JetBlue Airways prolonge la suspension de ses vols vers Port-au-Prince jusqu’au mois de juin, invoquant des troubles civils en cours

JetBlue Airways prolonge la suspension de ses vols vers l’Aéroport International Toussaint Louverture jusqu’au 11 juin au moins, a déclaré un porte-parole au Miami Herald. 

Le transporteur américain exploite les seuls vols directs entre l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince et le sud de la Floride et New York. Citant les troubles civils en cours en Haïti, la compagnie aérienne avait précédemment annoncé que tous ses vols vers Haïti resteraient suspendus jusqu’au 30 avril au moins.

 « Notre priorité absolue reste la sécurité et le bien-être de nos clients et des membres de l’équipage », a déclaré le porte-parole mercredi. « En raison des troubles civils en cours en Haïti, nous avons pris la décision de suspendre tous les vols à destination et en provenance du pays jusqu’au 11 juin 2025 au moins. Nous continuerons de surveiller la situation de près et de mettre à jour nos plans si nécessaire. » 

L’annonce de la suspension intervient exactement une semaine avant l’expiration de l’interdiction de la Federal Aviation Administration (FAA) sur les compagnies aériennes commerciales et de fret américaines, le 12 mars, et le jour même où le Conseil présidentiel de transition d’Haïti a annoncé que l’aéroport national de la ville des Cayes, dans le sud du pays, est désormais capable de recevoir des vols internationaux. La piste a été prolongée de 1 800 mètres au lieu des 1 300 mètres d’origine.

L'ouverture, ainsi que la récente inauguration d'un grand port aux Cayes, sont saluées comme une avancée majeure pour le développement du sud-est, qui reste coupé de la capitale par des bandes criminelles qui contrôlent toutes les principales autoroutes en provenance de Port-au-Prince. Les autorités haïtiennes ont passé des semaines à achever les rénovations de la piste de l'aéroport Antoine Simon de la ville côtière afin de pouvoir accueillir des avions de ligne internationaux. Un effort de rénovation similaire a également été réalisé dans le petit aéroport de la ville de Jacmel, au sud-est du pays, en prévision de la visite du président colombien Gustavo Petro.

Les rénovations interviennent dans le contexte de l’interdiction continue des vols commerciaux américains à l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince. L’aéroport lui-même reste ouvert, ayant récemment accueilli des déploiements de troupes et d’équipements étrangers pour la mission de sécurité multinationale dirigée par le Kenya. Mais les vols commerciaux internationaux  sont interdits à l’aéroport depuis que des gangs criminels ont ouvert le feu sur trois avions de ligne américains le 11 novembre de l’année dernière. 

Aucun passager n’a été blessé, mais une hôtesse de l’air de Spirit Airlines a été blessée. La compagnie aérienne locale du pays, Sunrise Airways, n’a pas encore repris ses opérations aériennes à l’Aéroport International Toussaint Louverture. 

Jetblue Airways est l’une des trois compagnies aériennes américaines qui proposaient des vols quotidiens vers Haïti avant que l’attaque des gangs criminels n’incite la FAA à interdire toutes les compagnies aériennes commerciales et de fret américaines à destination de Port-au-Prince. 

Plus tôt cette semaine, Dennis Hankins, l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, a rencontré le nouveau directeur de l’Office national de l’aviation civile d’Haïti, Réginald Guignard, pour discuter des efforts visant à sécuriser le périmètre de l’aéroport.

 Le renforcement de la sécurité autour de l’aéroport est une condition préalable essentielle à la reprise des vols internationaux. Pour l’instant, l’aéroport international du Cap-Haïtien est le seul moyen d’entrer et de sortir d’Haïti via le service Sunrise Airways vers Miami, et les vols opérés par les compagnies aériennes entre Haïti et les Bahamas et les îles Turks et Caicos.

Depuis en février les gangs ont intensifié leurs violences dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince . Ces derniers ont assassiné plusieurs membres de la population à Delmas 30, Tabarre 27 entre autres et ont incendié plusieurs maisons . Les assauts des gangs ont contraint près de 13 000 personnes à abandonner leurs maisons dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine du 14 au 25 février dernier, selon l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM).
La situation sécuritaire dans la capitale d’Haïti demeure inquiétante malgré plusieurs interventions des forces de l’ordre.