Pékin enjoint Washington de « cesser de se mêler de Taïwan

Pékin enjoint Washington de « cesser de se mêler de Taïwan

Dec 2, 2024 - 10:09
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Pékin enjoint Washington de « cesser de se mêler de Taïwan

(Honolulu) La Chine a appelé lundi les États-Unis à « cesser de se mêler de Taïwan » alors que le président taïwanais est en visite à Hawaii, une escale que Pékin « condamne fermement ».

Dimanche, le président taïwanais, Lai Ching-te, s’est par ailleurs entretenu environ 20 minutes par téléphone avec l’ancienne présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi.

M. Lai et Mme Pelosi ont notamment « échangé leurs points de vue sur l’industrie des semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et les menaces militaires de la Chine à l’encontre de Taïwan », a rapporté Mme Kuo.

Alors en poste en août 2022, Nancy Pelosi s’était rendue à Taïwan. Pékin avait déclenché dans la foulée des exercices militaires massifs, lors desquels des missiles avaient survolé Taïwan.

La Chine a appelé lundi les États-Unis à « cesser de se mêler de Taïwan » après un appel téléphonique entre Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants à Washington, et le président taïwanais Lai Ching-te en visite à Hawaii.

« Nous demandons instamment aux États-Unis de cesser de se mêler de Taïwan et d’interférer dans les affaires intérieures de la Chine, et de cesser de soutenir et d’encourager les forces séparatistes indépendantistes de Taïwan », a réagi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Lin Jian, en réponse à une question lors d’une conférence de presse.

Le déplacement du dirigeant taïwanais à Hawaii marque la première étape de sa tournée dans plusieurs territoires du Pacifique, un voyage qu’il présente comme l’entrée dans une « nouvelle ère démocratique », mais qui suscite l’ire de Pékin.

La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle n’exclut pas le recours à la force pour y parvenir.

Au deuxième jour de son déplacement à Hawaii, Lai Ching-te a prononcé un nouveau discours, cette fois à l’East-West Center d’Honolulu, après une première allocution publique samedi.

M. Lai a notamment évoqué dimanche la « collaboration entre Taïwan et les États-Unis, soulignant l’engagement de Taïwan en faveur de sa propre sécurité et l’engagement commun de Taïwan et des États-Unis en faveur de la paix régionale », selon la porte-parole de la présidence taïwanaise Karen Kuo.

Lors de sa première prise de parole samedi, M. Lai avait souligné la nécessité de « lutter ensemble pour éviter la guerre », avertissant qu’il n’y avait « aucun gagnant » dans un conflit.

Dans le Pacifique, le président taïwanais visitera également les îles Marshall, Tuvalu et Palaos, seules nations de la région parmi les 12 alliés restants à reconnaître Taïwan. Il devrait par ailleurs s’arrêter une nuit sur l’île de Guam, territoire non incorporé et organisé des États-Unis.

Colère de Pékin

Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin a fermement condamné cette tournée du dirigeant taïwanais.

« La Chine condamne fermement l’organisation par les États-Unis du “transit” de Lai Ching-te et a adressé des protestations solennelles auprès des États-Unis », a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pékin a par ailleurs exprimé sa « ferme opposition » et « déploré » l’approbation par les États-Unis d’un nouveau projet de vente d’armes à Taïwan, à hauteur de 385 millions de dollars.

« Nous exhortons les États-Unis à cesser immédiatement d’armer Taïwan et d’arrêter d’encourager et de cautionner les forces qui cherchent à obtenir l’indépendance de Taïwan et veulent renforcer leur armée pour y parvenir », a déclaré la diplomatie chinoise.

Washington n’entretient pas de relations diplomatiques officielles avec Taipei, mais reste le principal bailleur de fonds de l’île et son plus grand fournisseur d’armes.

Les relations entre Pékin et Taipei sont exécrables depuis 2016 et l’arrivée à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, puis de Lai Ching-te en 2024.

La Chine les accuse régulièrement de vouloir creuser la séparation culturelle entre l’île et le continent. En réponse, Pékin a notamment renforcé son activité militaire autour de Taïwan.

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