Un raid israélien sur une annexe de l’ambassade d’Iran fait huit morts

Un raid israélien sur une annexe de l’ambassade d’Iran fait huit morts

Apr 1, 2024 - 15:13
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Un raid israélien sur une annexe de l’ambassade d’Iran fait huit morts

(Damas) Un raid imputé à Israël a visé lundi la section consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas, faisant huit morts selon une ONG, parmi lesquels au moins cinq membres des Gardiens de la révolution d’Iran, dans un contexte régional tendu sur fond de guerre dans la bande de Gaza.

« Tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur ont été tués ou blessés », a poursuivi le ministère.

Un média iranien a confirmé la mort d’au moins cinq membres du Corps des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien, dont un commandant, le général de brigade Mohammad Reza Zahedi.  

Il est l’un des principaux commandants de la force Qods, selon la télévision d’État iranienne Irib, l’unité d’élite des Gardiens qui intervient en dehors des frontières.  

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays, a fait état de huit morts au total.

Parmi eux figurent deux « conseillers » iraniens et cinq membres des Gardiens, selon l’ONG, précisant que le général Zahedi était le « commandant de la force Qods pour la Syrie, le Liban et la Palestine ».

« Réponse décisive »

À Téhéran, l’agence de presse iranienne Nour a indiqué que « Hossein Akbari, ambassadeur de la République islamique d’Iran à Damas, ainsi que sa famille, n’ont pas été blessés lors de l’attaque israélienne ».

Dans une déclaration retransmise par les médias iraniens, l’ambassadeur a affirmé que l’annexe de l’ambassade avait été visée par « six missiles tirés par des chasseurs F-35 ».

Il a assuré que l’Iran allait apporter « une réponse décisive » à cette attaque.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé de son côté « la communauté internationale » à apporter « une réponse sérieuse » aux frappes israéliennes.

Interrogé lundi soir sur ce raid lors d’une conférence de presse, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a répondu qu’il « ne commentait pas les informations de la presse étrangère ».

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, les craintes de voir le conflit prendre une tournure régionale grandissent, les alliés de l’Iran au Liban, en Irak, au Yémen et dans le reste de la région s’étant mobilisés en faveur du Hamas palestinien.

Importants dégâts

L’annexe consulaire a été réduite à l’état de ruine et seule subsistait la porte d’entrée, portant la mention « section consulaire de l’ambassade d’Iran », selon le journaliste de l’AFP qui a vu des meubles éventrés parmi les gravats.

Le bâtiment visé est mitoyen de l’ambassade d’Iran, dont la devanture est ornée d’un immense portrait de Qassem Soleimani, l’ex-chef de la force Qods et architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué en janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak.

Les vitres des immeubles jusqu’à 500 mètres alentour ont été brisées et un grand nombre de voitures endommagées, selon le journaliste.

Les forces de sécurité ont bloqué l’accès au secteur.

« Nous condamnons fermement cette attaque terroriste odieuse » qui a tué « un certain nombre d’innocents », a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, accouru sur les lieux, dans un communiqué repris par l’agence de presse officielle syrienne Sana.

De nombreux responsables militaires iraniens ont été visés dans le passé par des frappes en Syrie.

Le raid de lundi est le cinquième à viser la Syrie en huit jours.

Fin décembre, le général de brigade Razi Moussavi, un important commandant de la Force Qods, avait été tué dans un tir de missile au sud de Damas.

Israël a mené des centaines de frappes en Syrie voisine contre des positions du pouvoir syrien, des groupes pro-iraniens, comme le Hezbollah libanais, et des cibles militaires iraniennes depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011.

Les frappes se sont intensifiées depuis le début le 7 octobre de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, un allié du Hezbollah et de l’Iran, ennemis d’Israël.

Des frappes israéliennes visent dans le même temps des responsables du Hezbollah au Liban, d’où la formation chiite pro-iranienne mène des attaques contre Israël.

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